« Rien au monde ne peut empêcher l'homme de se sentir né pour la liberté. Jamais, quoi qu'il advienne, il ne peut accepter la servitude; car il pense. »
Simone Weil
Vous avez remarqué ? Simone Weil, avec un w, et non Simone Veil, avec un v : tous ceux qui ont confondu sont priés de revoir leur Encyclopédie habituelle avant de lire ce post (1).
Si vous passez le bac philo cette année, vous devez vous dire qu’une telle citation pourrait constituer un sujet de dissertation bien conventionnel, c’est à dire bien casse pieds. Spinoza, Rousseau, et tous les autres sont au rendez-vous. Ne croyez pas que je vais résumer ici leurs pensées…
Associons librement les idées plutôt, voir ce que ça donne :
1 - Pensée = liberté = homme. Donc, à l’envers : machine = contrainte = pas de pensée.
2 - Vu récemment (DVD), l’opéra d’Offenbach : Les Contes d’Offmann. Là dedans, une femme - nommée Olympia - est en réalité un automate (je me rappelle que Freud, commentant cette nouvelle (L’homme au sable) en tirera son concept d’inquiétante étrangeté - Das Umheimliche).
3 - J’ai été frappé par la chanson d’Olympia : c’est bien elle (cette femme - automate) qui chante. Mais elle parle d’elle à la 3ème personne (« Voilà la chanson d’Olympia… ») : pas de pensée parce que pas de Je pense. Descartes ? Non, car…
4 - … là dessus me revient la citation de Kant : « Le fait que l'homme puisse avoir le Je dans sa représentation, l'élève infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivant sur la terre. Par là, il est une personne… ».
5 - Ce qui ne veut pas dire seulement : pas de pensée donc, pas de Je (selon 3). Mais encore : pas de Je donc pas de personne (au sens moral) selon 4. Ce qui s’explique aussi par le fait qu’Olympia est un automate.
Et donc la chaîne Offenbach - Offmann - Freud - Kant, qu’est-ce que ça donne ?
Et bien ça donne un cours de philo… « Libre association » : vous y croyez, vous ?
(1) Simone Weil. Philosophe française (1909-1943). Etc…
No comments:
Post a Comment