Sunday, May 07, 2006

Citation du 8 mai 2006

Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
Et, malgré vous, nous resterons français.
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre coeur vous ne l'aurez jamais.

Paroles : Gaston Villemer et Henri Nazet Musique : Ben Tayoux (1871)

Halte-là ! En ce jour du 8 mai je lance un cri de révolte et d’avertissement.

La paix est une mauvaise chose, elle va contre la nature des sociétés, elle les fragilise et les désoriente, elle les laisse désarmées devant les épreuves de l’Histoire. Pas de réconciliation, pas de consensus mou ! Il faut bander nos muscles, exacerber nos passions, exercer notre habileté aux armes, apprendre aux plus jeunes contre qui ils doivent déchaîner leur violence, qui ils doivent massacrer, qui ils peuvent violer. Il nous faut de la barbarie au-delà des frontière, pour être bien sûr qu’elle n’est pas chez nous. …

Bref. Il nous faut un ennemi, héréditaire ou non, peu importe, dont l’existence soit un stimulant de notre propre existence, qui nous empêche de dégénérer, qui stimule et canalise en même temps nos plus bas instincts, ceux dont Nietzsche dit qu’ils sont néanmoins indispensables à la vie.

Rappelons-nous les thèses de René Girard (même si elles sont un peu passées de mode) : comme la violence est inévitable dans la société, il faut qu’elle puisse s’exprimer, et pour cela il lui faut une victime émissaire (bouc émissaire ou pharmakos (1)). Nos sociétés modernes ne dérogent pas à cette règle, seulement elles n’ont plus d’institution pour la prendre en charge : voilà cette violence qui ne sait plus où aller parce que personne ne l’oriente vers un but qui soit neutre ou qui soit récupérable pour le bien de la société : c’est l’anarchie assurée ! Voyez les émeutes de novembre. Il a suffit de parler de racaille et de Kärcher pour que tout s’enflamme, comme si le brasier était déjà prêt, n’attendant que l’étincelle pour s’enflammer.

Nicolas Sarkozy : le pharmakos des banlieues ! Voilà un titre tout trouvé pour Libé le Figaro !

(1) A Athènes, on entretenait à grand frais par prévoyance quelques malheureux destinés au sacrifice. Lors d'une calamité, cette victime sacrificielle : le pharmakos, était promenée dans la ville puis tuée ou chassée.

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