Le principe démocratique a contribué à l'affaissement de la civilisation en empêchant le développement de l'élite.
Alexis Carrel - L'homme, cet inconnu
« Alexis Carrel […] engagé dans une convergence manifeste avec le fascisme mussolinien et le nazisme, reste extrêmement controversé. ». Voilà ce qu’on lit encore aujourd’hui sur le site consulté : la retenue de ce commentaire illustre l’extraordinaire mansuétude dont a bénéficié Alexis Carrel, honoré jusqu’à une époque récente malgré la teneur fasciste de ses propos. A croire qu’il était sanctifié par son oeuvre scientifique ; à moins de croire qu’il reflétait un fascisme à la française ?
Selon Carrel, le darwinisme social (version Galton) est une évidence ; il illustre à merveille une critique de la démocratie dont on oublie qu’elle figure encore dans un certain libéralisme : qu’on les aide ou pas, les médiocres sont responsables de leur médiocrité, qu’elle soit économique, sociale, intellectuelle, etc.. Que dit en effet Carrel ?
1 - La société n’est pas responsable de l’existence des médiocres et vouloir lutter contre celle-ci est absolument inutile.
2 - Il importe de tester les aptitudes des individus pour discerner ceux qui portent ces « tares héréditaires » de ceux qui ne sont exempt.
a - Aider les pauvres c’est non seulement perdre son temps, mais aussi soustraire aux mieux doués l’aide dont ils pourraient vraiment tirer bénéfice.
b - Pour Carrel, les classes sociales sont d’origines biologiques : l’eugénisme des pauvres, tel que pratiqué par tous les pays européens et nord-américains encore au XXème siècle s’explique alors. Car les tares sont héréditaires et elles peuvent faire « tâche d’huile ».
On n’en est plus là me direz-vous. Oui, et heureusement. Mais la tendance à considérer par exemple que l’échec scolaire et ce qui suit de difficultés économiques, sociales, etc.. comme ne relevant pas d’un déterminisme social mais d’une responsabilité des individus, elle est bien ancrée.
On croit toujours que tous les hommes n’ont pas tous la même valeur ; simplement on considère que ce n’est pas la nature - ni la société - qui en est responsable, mais eux-mêmes.
Donc, ils en sont en plus coupables !
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