Autrefois on cherchait des armées pour les mener combattre dans un pays. A présent on cherche des pays pour y mener combattre des armées.
Montesquieu - Réflexions sur la monarchie universelle en Europe (1734)
D’où vient la guerre ? Résulte-t-elle d’un complot des militaires qui rêvent d’aller « jouer au petit soldat », et qui poussent les politiques à engager les hostilités lorsqu’ils ne disposent pas de ce pouvoir eux-mêmes. Est-ce vrai ? Est-ce toujours vrai ?
Par exemple, la guerre en Irak est-elle l’œuvre des « faucons » proches de Pentagone ? Est-ce cela que les historiens retiendront ? N’évoqueront-ils pas plutôt l’hypothèse d’une recherche de conquêtes plus politiques, ou économiques ? Ou bien ne mettront-ils pas en cause la personnalité des dirigeants, le fils-Bush qui veut montrer à son père qu’il est capable de « finir le boulot » en Irak ? Qui saura répondre ?
Peut-être la question est-elle mal posée : ne devrions-nous pas nous demander si le hasard ne joue pas un rôle prépondérant en histoire, au quel cas aucune cause précise ne devrait être assignée à un tel fait historique - et surtout pas pour une guerre.
Qu’est-ce que le hasard en histoire ? Reprenons le cas de la guerre contre l’Irak.
- Premier type de hasard : en histoire, lorsque une cause infime produit un effet disproportionné avec elle, alors on parle de hasard : on évoque comme exemple, le grain de sable dans l’urètre de Cromwell qui le tua (1), facilitant le retour au pouvoir des Stuart. Il en va de même pour l’élection de Georges W Bush en novembre 2000. S’il est vrai que Al Gore aurait fait autre chose que la guerre en Irak, alors les quelques milliers de voix d’écart entre les candidats qui est une quantité négligeable, prend une importance extrême.
- Deuxième type de hasard : on a déjà évoqué ici (13 novembre 2006) le hasard tel que le définissait Cournot : « Le hasard est la rencontre de deux séries causales indépendantes ».Dans le cas qui nous préoccupe, on trouve cette « rencontre » avec la combinaison des intérêts divergents des USA et des pays du Cartel pétrolier : le premier voulant organiser sa domination sur une région essentielle stratégiquement et économiquement ; les seconds ayant tout intérêt à maintenir à l’écart un concurrent sur la marché du pétrole.
La guerre n’est donc pas toujours une fatalité ; mais elle reste une probabilité.
(1) Est-il mort d’un calcul rénal ou de la malaria ? A moins que sa mort soit due au poison. Mais alors là ce n’est pas le fruit du hasard. Consulter…
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