Sunday, March 11, 2007

Citation du 12 mars 2007

Définition - La tendresse est la tendance à se livrer en toute faiblesse à la douceur d’être faible

Paul Valéry - Mélanges

La tendresse comment ça marche ?

Lisez cette citation, et puis dites-moi si vous êtes d’accord avec cette définition. Non ? Vous trouvez que Valéry disqualifie la tendresse, en fait un sentiment… comment dire ? Féminin ? Et alors, est-elle spécialement féminine ? N’y a-t-il pas une tendresse masculine ? Entre les amoureux, la tendresse est-elle la même que celle de la mère pour son enfant ? Ne vous bousculez pas : je vais vous répondre.

… Ou plutôt, je vais appeler au secours oncle Sigmund. Oncle Sigmund a toujours des images pour faire comprendre sa pensée de façon agréable. - L’amour, dit l’oncle, voyez-vous, c’est comme un tunnel qu’on creuserait par les deux bouts à la fois (comme le tunnel franco-anglais sous la Manche) : d’un côté, c’est la sensualité (=sexuel) qui creuse ; de l’autre, c’est la tendresse. Celui qui va le plus vite réduit d’autant l’espace acquis par l’autre. Plus il y a de sexualité, moins il y a de tendresse ; et réciproquement.

- D’accord, oncle Siggy… Mais tu n’as pas répondu à ma question : la tendresse, qu’est-ce que c’est ? - Hé bien voilà : la tendresse est une attitude envers autrui qui reproduit la relation de petit enfant envers sa mère - ou son père - censée lui apporter la sécurité, c’est à dire à ce besoin lié à sa pulsion d’auto-conservation. La tendresse, c’est l’amour pour celui qui protège, et non la revendication d’une jouissance pour soi-même, ce que sera la sensualité. Voilà pourquoi les deux sont antithétiques.

- Bon, oncle Sigmund, on a compris… Mais tu sais, tu n’as pas inventé grand chose. Nos théologiens ont depuis longtemps opposé l’amour de bienveillance (agapè) et l’amour de concupiscence (éros). En cette période de carême, il faudrait quand même s’en souvenir !

Va donc demander à Benoît XVI !

1 comment:

Anonymous said...

Waouuuuh ! Il est superbe ce post !
C'est beau d'essayer d'expliquer la tendresse.
carole