Monday, March 26, 2007

Citation du 27 mars 2007

Qu’un sang impur / Abreuve nos sillons

La Marseillaise

La saviez-vous.

Le sang impur, qu’est-ce que c’est ?

… Alors voilà, c’est chaque fois la même chose. Quand quelqu’un s’exclame : « Patrie, Bleu-Blanc-Rouge, Marseillaise », vous avez un ronchon (1) qui répond : « Qu’un sang impur abreuve nos sillons : c’est ça que vous voulez faire chanter à vos enfants dans les écoles ? »

Un peu d’histoire pour nous rafraîchir la mémoire (en vous épargnant l’exposé complet)

Avec Galien, le sang est une sécrétion, il est assimilé à une humeur : issu du foie, il fait un circuit dans le corps, mais il disparaît au cours de sa circulation, et il faut une nouvelle production pour qu’il circule de nouveau (2). Si le sang disparaît en circulant, c’est parce qu’il est un aliment : c’est la nourriture qui le produit, d’où l’importance de la diététique pour son épaisseur, sa couleur, sa qualité nutritive, etc. Vous avez compris que le sang impur est encombré de résidus de nourritures impropres à la santé de l’organisme. Vous avez compris aussi que ce n’est pas avec cette conception qu’on peut expliquer les paroles de la Marseillaise.

Mais une autre conception apparaît au XVIIIème siècle : le sang est alors porteur de l’hérédité, sens qu’il a encore obscurément de nos jours : c'est le sang bleu des nobles, le pur-sang chevalin, les métis de sang-mêlés, etc. C’est ainsi que le sang devient synonyme de race. Avec cette confusion qu’on va retrouver après Gobineau (3) entre pureté du sang et supériorité de la race : pour les nazis, les juifs étaient issus du mélange de toutes les autres races ; ce sont des dégénérés. Le sang impur serait donc soit celui d’une race inférieure, soit celui qui résulte du mélange des races.

Et ça, Rouget de Lisle ne le précise pas.

(1) Voir José Bové dans Libé d’hier

(2) Le rôle de la saignée s’explique alors par un défaut dans cet écoulement : une trop grande réplétion du sang doit être corrigée par une ponction.

(3) Gobineau - Inégalité des races humaines (voir des extraits du texte)

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