Sunday, January 13, 2008

Citation du 14 janvier 2008

La femme et les parfums sont subtils, aussi faut-il les enfermer.

Mahomet

De ses cheveux élastiques et lourds, /Vivant, encensoir de l'alcôve, / Une senteur montait sauvage et fauve,

Et des habits, mousseline ou velours, /Tout imprégnés de sa jeunesse pure, / Se dégageait un parfum de fourrure

Charles Baudelaire - Le parfum - Les fleurs du mal

Non, n’en déplaise à Mahomet - Qu’il m’épargne Sa foudre - les parfums ne sont pas subtils - du moins quand il s’agit de parfum de femme

Les parfums de femme sont généreux et lourds, ils montent sauvages et fauves, ils imprègnent habits, mousseline ou velours. Ils dégagent un parfum de fourrure.

Qui donc va parler du parfum d’un homme ? De l’odeur, certes, mais pas du parfum - à moins d’être dans une pub. La femme en revanche, oui, et pour paraphraser Spinoza, je dirais qu’elle n’a pas seulement une « nature parfumée » : elle a aussi une « nature parfumante ». La nature de la femme s’exprime dans le parfum qu’elle secrète.

Il ne s’agit pas seulement de repérer cette caractéristiques des femmes, qui est d’agir sur les hommes par leur parfum - après tout, si nous n’avons pas de récepteurs pour les phéromones, nous avons un nez, et la survie de l’espèce a été sans doute à ce prix.

Non. Il s’agit aussi de constater que nous recevons ces odeurs comme parfum.
Je crois en effet qu’il suffit de lire le poème de Baudelaire pour comprendre : il décrit le parfum par son effet. Le parfum est ce qui agit sur la sensualité, ce qui produit l’ivresse, qu’il s’agisse de l’extase mystique avec le parfum de l’encens d’une église, ou du parfum de fourrure de la femme.

Dans ces conditions, on comprend que Mahomet nous commande de l’enfermer : mais enferme-t-on un parfum ?

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