Friday, February 22, 2008

Citation du 22 février 2008

Voyant que Platon désirait de s'en retourner, il [= Denys] le fit embarquer sur une galère à trois rangs de rames, qui transportait en Grèce le Spartiate Pollis Mais le tyran pria Pollis en secret de faire périr ce philosophe dans le cours de la navigation, ou du moins de le vendre : Car, lui dit Denys, il ne perdra rien à ce changement d'état : comme c'est un homme juste, il sera heureux, même dans l'esclavage.

Plutarque La vie de Dion - 1re partie


C’est dans ce passage qu’on découvre la célèbre anecdote selon la quelle Platon après avoir expliqué à Denys le tyran qu’il vaut mieux subir l’injustice que la commettre aurait été vendu comme esclave sur son ordre afin qu’il vérifie par lui-même l’exactitude de sa thèse.

Platon aurait été effectivement vendu sur le marché aux esclaves et reconnu par un athénien de passage, il aurait été racheté par lui et remis en liberté. Platon aurait-il été heureux même en esclavage ? Des philosophes esclaves, il y en a eu (Epictète). Mais on n’a jamais entendu dire qu’une fois affranchis, ils auraient demandé à y retourner. Du moins, lorsqu’ils parlaient du sort de l’esclave, on est sûr qu’ils savaient de quoi ils parlaient.

Et si tout principe était appliqué à son auteur pour qu’il en vérifie lui-même l’exactitude ? On a vu des savants expérimenter sur eux mêmes leurs hypothèses. Pourquoi pas des philosophes ?

Adapter son mode de vie aux exigences qu’on a pour autrui ; être pauvre lorsqu’on affirme que les pauvres sont les bien aimés de Dieu ; ne jamais mentir quand on prêche que c’est là la vertu ; travailler plus quand on l’exige des autres. Ce qu’on pourrait espérer d’une telle démarche, ce serait qu’on n’en parle plus à la légère, et qu’on mérite ainsi le respect de ceux qu’on prétend gouverner.

Il y eut une époque où les députés du P.C. ne conservaient de leur indemnités d’élus que l’équivalent d’un salaire d’O.S. Le reste allait au Parti.

Heu…Oui, au Parti.


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