Sunday, February 03, 2008

Citation du 4 février 2008

Un rat est venu dans ma chambre / Il a rongé la souricière / Il a arrêté la pendule / Et renversé le pot à bière / Je l'ai pris entre mes bras blancs / Il était chaud comme un enfant / Je l'ai bercé bien tendrement…

Pierre Mac-Orlan - Germaine Montéro La fille de Londres 1953

Ratounettes et Ratounets, vous tous les amoureux des rats, je vous souhaite une bonne année.

Nous voici en effet dans l’année du rat : nous allons pouvoir laisser libre cours à notre amour des rats, sans avoir à nous cacher comme si c’était une passion glauque et honteuse - et sans avoir à appeler Walt Disney à la rescousse.

On a en effet tendance à cumuler sur le rat tous les dégoûts, toutes les peurs venues du fond des âges : la peste, les égouts, la vie clandestine et nocturne. Ajoutez à ça la phobie féminine à l’égard des petits animaux à fourrure qui se glissent sous les jupes, et vous aurez un tableau assez complet de l’incompréhension de l’amour porté au rat domestique.

On a cherché à éradiquer les rats, à refouler le rat des villes et à le cantonner chez son cousin le rat des champs ; les campagnes de dératisation mobilisent ressources et technologies avancées. Mais le rat a survécu à tout, il pullule dans nos égouts, maintenant il triomphe de nos dégoûts.

Mieux, il a su se faire aimer. Non seulement, chers amis des rats, il s’est fait une place dans nos foyers, mais aussi dans nos cœurs, et - chères Ratounettes avouez-le - leurs plus fidèles soutien sont les femmes. Qui n’aurait envie de faire comme Germaine Montéro, en laissant libre cours au désir maternel de bercer une rat chaud comme un enfant ?

Je vous sens rétives… alors, sans aller jusque là, convenez que le rat est un animal aussi confortable à manipuler que le chat, mais qu’étant de taille plus réduite, on peut le mettre sur son épaule, dans sa poche, dans son sac à main, dans la boite à gant de sa voiture…

Ça y est, je sens que vous aussi vous en avez envie ?

Bien, mais alors, je dois vous prévenir, moi qui ai écouté la chanson de Mac Orlan jusqu’au bout : quand la Fille de Londres drague un chinois et qu’elle le ramène dans sa chambre, il vire le rat aussi sec.

Les hommes sont jaloux des rats.

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