Tuesday, September 23, 2008

Citation du 24 septembre 2008


O fond de la boîte de Pandore! ô espérance! où êtes-vous?

Voltaire Lettre, à Mme de Lutzelbourg, 7 novembre 175


Pandore, cette créature machinée spécialement pour le malheur de l’humanité, ouvre par curiosité la boite qui contient tous les maux de l’humanité, et ne parvient à la refermer que pour bloquer l’espérance, dernier des dons à sortir de la boite. En sorte que la question de Voltaire est parfaitement rhétorique : on sait où est l’espérance – elle est inaccessible à tous jamais. Façon de dire que l’enfer est dans ce bas monde (1).

A quoi ressemblait donc Pandore ? Elle devait être assez séduisante pour qu’Epiméthée l’accepte pour épouse malgré la promesse qu’il avait faite de ne rien accepter de Zeus.

Elle fut douée de tout ce qu’une femme devait posséder pour être pleinement femme : Elle fut ainsi fabriquée dans de l'argile par Héphaïstos ; Athéna lui donna ensuite la vie, lui apprit l'habileté manuelle et l'habilla ; Aphrodite lui donna la beauté ; Apollon le talent musical, enfin Hermès lui apprît le mensonge et l'art de la persuasion.


Et pourtant…. La curiosité l’emporta sur la prudence. La curiosité ? Regardez cette représentation de Pandore (2) : on nous la montre nue, pour qu’on puisse constater que sa plastique avait effectivement de quoi séduire.

Mais regardez mieux son visage : c’est une gourde. Une idiote bornée, au regard perdu dans le vide. Médite-t-elle ? Même pas ; elle rêvasse, poussivement, la main posée mollement sur sa boite. C’est une gourde molle.

On est un peu rassuré : on avait cru que Pandore incarnait le femme idéale, tellement idéale que ses méfaits étaient l’expression de sa « perfection » en tant que femme.


Allez Voltaire : l’espoir n’est pas enfui ! On peut faire mieux que Pandore.


(1) Post du 3 mars 2006

(2) Pandore, par Jules Joseph Lefebvre, 1882

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