Le fait est, on dirait, que tout ce qu’on peut espérer c’est d’être un peu moins, à la fin, celui qu’on était au commencement.
Samuel Beckett
« être un peu moins, à la fin, celui qu’on était au commencement. » : la jeunesse est notre maximum, la vieillesse notre minimum. Tout ce qu’on peut espérer, c’est de perdre le minimum de notre être. Faisons en sorte que ce minimum nous éloigne le moins possible de notre maximum. Voilà tout.
Beckett n’est pas seulement celui qui nous pose des questions invraisemblables (voir post d’hier) ; il est aussi celui qui nous fait désespérer.
Et pourtant, n’y aurait-il pas une lecture optimiste de cette phrase ? Si comme le suggère la sagesse antique, la vie permettait de réaliser un tamisage de l’être, éliminant les déchets et les scories qui nous encombrent, en sorte que les vertus qui nous restent puissent s’exprimer avec plus de forces ?
Par exemple : peut-on espérer être un peu moins bête ? Ici, tous les admirateurs de Georges Brassens vont se récrier : le temps ne fait rien à l’affaire, / Quand on est con, on est con…
Mais il y a un point sur le quel la science a donné tort à Beckett : selon lui, en effet, inutile de croire qu’on peut s’améliorer au cours de la vie – on ne peut espérer être « plus ».
Or, les recherches sur les neurones l’ont montré : au cours de l’existence, les connexions entre les neurones, qui assurent leur l’efficacité, ne cessent de se multiplier, pour peu que les exercices demandés au cerveau l’exigent.
Tenez, vous par exemple, depuis que vous lisez ce Blog, est-ce que vous ne sentez pas que vos neurones sont un peu plus agiles ?
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