L'homme c'est bien malaisé à définir. Admettons que ça reste un enfant. Gentil et câlin à ses heures, mais plein de vices.
Bernanos – Monsieur Ouine
Dans un Post précédent (voir ici) on disait à la suite de Giono que l’homme reste toujours un enfant au sens où il a toujours besoin d’une maman.
Bernanos reprend à son compte cette idée, mais il la complète à sa façon : certes l’homme demeure le bébé qu’il a été, mais en plus il est resté le petit vicieux qu’il fut étant enfant.
Nous revoilà avec la perversion enfantine sur les bras, nous qui l’avions soigneusement évitée depuis presque 5 ans (nous citions alors la formule de Freud : L’enfant est un pervers polymorphe.).
Inutile de reprendre les remarques faites alors. Bernanos ajoute simplement que c’est par régression que nous sommes, nous autres adultes, des vicieux (ou des pervers), laissant entendre que l’adulte, l’homme parvenu à sa maturité, ne le serait plus (si toute fois il parvenait à la maturité totale).
Ce que nous pouvons noter encore, c’est que pour Bernanos, l’homme n’existe pas d’un bloc, qu’il n’est pas d’abord un enfant et puis ensuite un adulte. Il se fait progressivement par adjonction successives, un peu comme son cerveau s’est constitué par ajout d’un cerveau moyen au cerveau reptilien ; et puis d’un cortex – et d’un néocortex – autour du cerveau moyen. Chaque « cerveau » conserve ses spécificités, mais il entretient des échanges avec les autres couches cérébrales.
Revenons maintenant à notre citation : ce qu’on voudrait savoir, ce n’est pas seulement comment l’adulte dialogue avec l’enfant (un peu comme dans la psychologie transactionnelle), mais comment l’enfant câlin dialogue avec le petit sadique (ce qui met en jeu l’ambivalence des tendances).
Mais, si Bernanos a raison, pour le savoir peut-être suffirait-il de regarder en nous-mêmes.
No comments:
Post a Comment