Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur.
Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé.
Georges Orwell –
1984
Citation rapportée par Julian Assange alors qu’il parlait des documents
diplomatiques américains récemment mis en ligne sur Wikileaks
On va donc du passé vers le futur, et du présent vers le
passé.
Ça
fait :
Présent
-->Passé --> Futur
C’est un peu embrouillé et en plus on a tendance à
s’emmêler encore plus en superposant à ça les séquences des films relatant des
voyages dans le temps : le mieux est de se reporter au roman d’Orwell, car
c’est quand même plus simple.
On sait que le héros (Winston Smith) travaille (= Présent) au Ministère de la vérité à
falsifier les archives historiques (= Passé)
pour les rendre conforme à la volonté politique du régime. Le but est bien sûr
de manipuler l’opinion pour lui faire admettre que les orientations (= Futur) prises par le pouvoir sont
conformes à la réalité et donc les seules qui soient bonnes et efficaces.
On a donc bien un contrôle du passé (par la
transformation de la mémoire des archives) en vue d’orienter les perspectives
d’avenir selon les besoins des dirigeants. Mais pour y parvenir c’est par l’action
dans le présent (manipulation des documents d’archives) que ce contrôle du
passé est possible.
Le rapport avec l’entreprise de Wikileaks est transparent : les gouvernements cherchent à
cacher le passé par la dissimulation de leurs archives diplomatiques pour
éviter d’être compromis dans l’avenir. Le travail de Wikileaks consiste (à
l’inverse de ce que fait le héros de 1984)
à révéler ces archives.
En politique, ce qui compte, c’est l’opinion publique. Et
l’opinion publique n’est pas faite de vérité mais de ce qu’elle croit être la
vérité.
Et en plus nous croyons qu’on nous dit la vérité, non pas
quand on nous fournit la « vérité toute nue », mais plutôt une « vérité »
un peu excitante à connaitre, un peu « croustillante », un peu « craquante »
(1). Et c’est ça que Wikileaks nous apporte : là où tout était normal,
voici que l’on nous révèle des propos scandaleux, des actes diplomatiquement
dangereux, des rencontres contre nature.
Quelque chose qui nous mette des étincelles dans les
neurones pour la durée du week-end.
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(1) Une révélation « croustillante » ? En
voici une : à l’occasion de la mort de Margaret Thatcher, on a rappelé
l’anecdote suivante : En 1988, lors d'un sommet européen, le Premier
Ministre français de l'époque, Jacques Chirac, croyant son micro coupé, dit à
propos de Margaret Thatcher "Mais
qu'est-ce qu'elle me veut de plus la ménagère ? Mes couilles sur un plateau ?"
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