Tuesday, August 26, 2014

Citation du 27 août 2014

Oh ! – excepté celui dont le cœur l'a éprouvé, et a bondi triomphant sur les vastes ondes, – qui peut dire le sentiment plein d’exaltation et le jeu délirant du pouls, qui font tressaillir l'homme errant sur cette voie sans bornes et sans traces ?
Lord Byron – Le corsaire, chant I (Cité le 6/12/20013Qu’on me permette de reprendre ici une de mes citations dont je n’avais pas exploré tous les aspects.)



Mars – Photo prise par le robot Curiosity
o-o-o

Ce que Byron exalte ici, c’est le bonheur inexprimable de fouler une terre vierge. Une terre sur la quelle jamais humain n’a pu prendre pied, mieux que la forêt vierge, mieux que le champ de neige fraiche : l’étendue pierreuse de la planète rouge.
Oui : ce territoire  sans bornes et sans limites cette terre vierge que personne n’a jamais foulé, c’est forcément une planète lointaine, une « terre » sur laquelle l’homme n’a jamais posé le pied.
Quelle est donc la nature de ce plaisir ? Ne remonte-t-il pas à une période archaïque de notre psychisme, quand nous prenions plaisir à fouler du pied le château de sable du petit voisin ? Ne s’agirait-il pas d’un reliquat de la période annale où l’on prenait plaisir à souiller tout ce qui passe à notre portée ?
Voyez les hommes de la Mission Apollo qui arrivent sur la Lune : ils posent devant le drapeau américain (= prise de possession), et puis ils photographient la trace de leur pied dans la poussière lunaire :


Oui, c’est ça : le plaisir de fouler la terre vierge, ce n’est pas essentiellement pour en prendre possession, c’est le plaisir de souiller.… Jouissance de la défloration.

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