Des petits partis qui cuisent leur petite soupe au coin de
leur feu.
Charles
de Gaulle – Discours de Vincennes - 5 octobre 1947
Alors, voilà : nous sommes en 1947, la France en ruine
s’efforce de se relever et elle ne le pourra pas sans une aide extérieure.
L’union nationale est de toute évidence une nécessité absolue. Et que
fait-elle ? Elle se divise en petits partis politiques (et on comprend que
cette petitesse est l’effet de leur médiocrité) qui se partagent un pouvoir qui
risque de s’exercer encore longtemps sur un champ de ruines.
De Gaulle n’est plus et sans doute n’aurait-il pas pu
aujourd’hui faire plus qu’en 1947 (= se retirer "dans sa campagne") ; mais
de toute manière nous sommes maintenant lucides : plus besoin de grand
homme pour deviner où nous allons.
Sans donner dans le misérabilisme, la France va en
s’affaiblissant et si la pente sur la quelle elle glisse est douce, elle n’en
est pas moins inexorable. Et que font nos partis politiques ? Ils s’acharnent
les uns contre les autres (et parfois simplement contre eux-mêmes), chacun
s’efforçant de dézinguer l’autre, condamnant les mesures prise par le pouvoir
sachant que quand ils y accèderont ils feront de même. On se demande pourquoi,
à supposer que ce soit efficient, les français ne parviennent pas à ces
compromis qui rendent possible un gouvernement d’union nationale ? Sans
doute n’avons-nous pas cette culture-là parce que notre nation est issue de la
Révolution et que pour nous rien ne peut se faire sans actionner la guillotine.
Et si, pour le 21ème siècle on la remisait au
placard ? (1)
--------------------------------
(1) Pour détendre l’atmosphère, quelques synonymes
populaires de la « guillotine » :
abbaye
de Monte-à-Regret, bascule, bécane, béquillarde, bois de justice, lunette, massicot, monte-à-regret, abbaye de Saint-Pierre (argotique), bascule à Charlot (argotique), coupe-cigare (argotique), faucheuse (argotique), louisette (vieux), louison (vieux), panier de son (argotique), veuve (argotique).
Encore un peu ? D’autres expressions pour dire
« se faire guillotiner » :
-
Eternuer dans la sciure, dans le bac, dans la bassine...
-
Se faire raccourcir... d'une tête, de 30 centimètres...
-
Se faire décolleter la gargane, couper le sifflet, ou le kiki...(s'emploie
aussi pour "se faire égorger").
-
Mettre (ou passer) la tête (ou autre mot d'argot signifiant tête) dans la
lunette, la lucarne, au guichet...
-
Se faire photographier... Cette expression vient du fait que le 1er aide
exécuteur (celui qui tire la tête du condamné au travers de la lunette) est
surnommé le "photographe"....
No comments:
Post a Comment