Il faut être
économe de son mépris, en raison du grand nombre de nécessiteux.
Chateaubriand.
Précisons que
Chateaubriand évoque Talleyrand, du quel Napoléon disait :
« Monsieur, vous êtes de la merde dans un bas de soie ! » (voir
Post d’hier) : preuve que cet homme restait pour lui un exemple de quelqu’un
qui aurait mérité le mépris … s’il n’avait été rationné.
Le mépris est
défini par le dictionnaire ainsi : « Sentiment ou attitude de réprobation morale par laquelle on considère
que quelque chose ou quelqu'un ne vaut pas la peine qu'on lui porte attention
ou intérêt » (voir détail ici)
Le mépris est
donc non une action mais une réaction en présence du …méprisable. Façon de dire
que même s’il y a beaucoup de « nécessiteux », notre mépris ne nous
coûte pas beaucoup d’effort, puisqu’il peut n’être qu’un état psychologique en
sa présence.
Toutefois, il
ne faudrait pas refermer le dictionnaire trop vite, car il nous présente
également le sens métonymique : « P.
méton., gén. au plur. Actes ou paroles de mépris : Essuyer des mépris. ».
Autrement dit le même terme désigne le sentiment et les actions qui en résultent.
Le mépris est
donc aussi l’acte par le quel je manifeste mon mépris. Quels sont ces
actes ?
- Des
paroles : « je vous méprise, monsieur ! » A noter qu’un
langage relevé est plus marquant du mépris que des insultes grossières.
- Une
attitude de retrait : quitter la table ou la salle de réunion. Cette façon
de se retirer peut être combinée avec une formulation verbale explicite.
- Enfin, il y
a bien des gestes ou des attitudes symboliques qui peuvent varier selon les
cultures ou les milieux sociaux, comme faire un geste obscène ou cracher par
terre. Il est essentiel toute fois que le mépris reste à distance de son
l’objet : cracher à la figure ne se ferait pas, tout comme le soufflet qui
était une humiliation destinée à enclencher un duel.
On ne se bat
pas en duel avec celui qui nous méprise : on se contente de le mépriser à
notre tour.
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