Le vrai ennemi du service public, c'est l'égalitarisme ; son
ami, la liberté. La liberté bien conçue favorise l'égalité.
Jean-Michel
Blanquer – Ministre de l’éducation nationale
Un instant je vous prie, J-M Blanquer : vous devriez peut-être relire ce
que Votre Président disait à ces petits écoliers qui finement l’avaient
interrogés sur la différence droite-gauche : « La droite, c'est une famille politique pour laquelle le plus
important, c'est sans doute la liberté. Quant à la gauche, c'est une famille
politique pour laquelle le plus important, c'est l'égalité. »
Moyennant quoi il ajoutait : « Pour réunir les deux ce qu’il faut,
c’est la fraternité. » (lire ici)
Voilà où vous en êtes, J-M Blaquer : pour vous la
fraternité est inutile (à moins que selon vous elle n’existe pas ?), mais
ce n’est pas grave puisqu’il suffit de bien
concevoir la liberté pour qu’elle favorise l’égalité.
On a compris : tout est dans cette mention « bien conçue ». Il faut que
l’égalité soit « bien conçue » – Mais alors comment « bien
concevoir l’égalité » ? Et qu’est-ce donc que l’égalité « mal
conçue » ?
Un exemple : J-M Blanquer estime on le sait que le
collège unique, ça ne marche pas, et qu’il faut différencier les établissements
scolaires, par exemple selon qu’ils sont ou non associés à une forme
d’apprentissage professionnel. Alors, certes, les inégalités sociales seront
reproduites par le système scolaire : les enfants d’ouvriers se regroupant
dans les collège d’apprentissage et les autres dans les collèges classiques. Où
donc est partie l’égalité ?
--> Lisons mieux : ce n’est pas l’égalité qui
compte, c’est la liberté. Mais pas n’importe quelle liberté : l’enfant qui
prétendrait vouloir étudier dans les livres avant d’apprendre un métier alors
qu’il a quitté le CP sans savoir lire sera considéré comme n’ayant pas compris
où était sa liberté.
– Et vous chers amis, avez-vous deviné où était la liberté
du jeune illettré ?
La liberté, c’est l’autonomie. L’autonomie, c’est la
capacité d’assumer ses choix sans passer par la protection ou l’aide d’autrui.
Et le choix qui assure la plus fondamentale des autonomies, c’est de survivre
en satisfaisant ses besoins sans passer par l’assistance de l’Etat.
Voilà donc comment la liberté est bien conçue : c’est quand elle permet non pas de faire ce
qu’on veut tout de suite, mais quand elle permet de réunir les moyens qui
permettront, plus tard, de satisfaire ces choix.
CQFD !
… Quoi ? J’en entends qui râlent quand même et qui
prétendent que la liberté ce n’est pas simplement de survivre, mais de bien vivre de son travail. Et qui vont
jusqu’à prétendre que pour vivre bien il faut avoir un bel appart où mettre sa
petite famille et une belle voiture pour emmener tout ce monde en vacances au
bord de la mer ?
Dites donc mes petits amis, ne seriez-vous pas entrain de
confondre les libertés avec la liberté ? Ignorez-vous donc que,
si cette dernière consiste à vivre sans rien demander à l’Etat, alors tout le
reste est secondaire ?
No comments:
Post a Comment