Diplomate : Celui qui te dit d'aller
te faire foutre d'une telle façon que tu as très envie de commencer le voyage.
Les définitions (lire ici)
°°°°°°°
«
C’est un honneur d’être avec vous », Donald
Trump à Vladimir Poutine
«
Je suis ravi de vous rencontrer et
j’espère que (…) cette rencontre se soldera par un résultat positif » Réponse
de Vladimir Poutine à Donald Trump
Cette
définition humoristique de la diplomatie hantait mon esprit ces jours-ci,
pendant qu’on évoquait les traits de caractère des deux dirigeants russe et
américain, comme si le sort de la planète eut dépendu du tempérament de ces
deux hommes, des traces de testostérone dans leur sang ou des l’hyperacidité de
leur estomac.
Non,
n’est-ce pas : la diplomatie est justement là pour que ces accidents de la
vie personnelle, ces hasards de l’éducation ou de l’hérédité de deux hommes soient
neutralisés au profit d’un dialogue « constructif ».
Au
fond ce n’est pas qu’on ait véritablement dans tous les cas envie de « faire le voyage » avec un
interlocuteur « diplomate », comme le dit notre Citation-du-jour, mais simplement de
continuer à rester là, à écouter et à répondre courtoisement à un interlocuteur
– même si, par ailleurs, on souhaiterait le voir pendu à un croc de boucher (1).
Au
fait : la diplomatie, comment ça marche ?
-
Déjà, on peut penser qu’il s’agit d’un métier : les fonctionnaires du Quai
d’Orsay sont un peu tous fabriqués sur le même modèle : une voix unie, des costumes
gris sur-mesure, et un vocabulaire également sur-mesure. Alors, on dira que
monsieur Poutine dont le terreau originel fut le KGB, organisme peu réputé pour
sa modération dans les rapports humains, et monsieur Trump dont on sait qu’il a
des emportements qui le font considérer parfois comme un psychopathe, ne sont pas forcément
doués pour cet exercice.
C’est
vrai ; aussi est-il courant que pour ces tête-à-tête ils soient assistés
de diplomates professionnels qui doivent je suppose traduire en langage
diplomatique certains propos.
Car
le diplomate est quelqu’un qui est persuadé que pour communiquer de façon rationnelle
avec autrui il faut négliger et neutraliser les excès de la passion qui
s’empare parfois des idées et de leur expression.
------------------------------------
(1)
« Je le pendrai à un croc de boucher
», disait Nicolas Sarkozy à propos de Dominique de Villepin (Voir ici)
No comments:
Post a Comment