Friday, June 29, 2012

Citation du 30 juin 2012


S'il n'est pas sûr, malgré le dicton, que l'esprit vienne aux filles avec l'amour, il semble s'aiguiser dans le désamour.
Hervé Bazin – Madame Ex (1974)
Primo : rares sont les citations consacrées au désamour.
Secundo : encore plus rares celles qui lui donnent un sens positif.
L’idée de Bazin est de faire du désamour le contraire de l’amour. Or, que fait l’amour ? Il aveugle les filles et les rend idiotes : elles ne voient pas que le garçon qu’elles aiment ne leur chante des poèmes que pour coucher avec elles, que ses promesses d’avenir sont du vent – et que passé le printemps, le Prince Charmant n’aura plus un regard pour elles.
Alors, le désamour serait simplement ce qui fait faire le chemin en sens inverse, ce qui dessille les yeux ?
Pour en avoir le cœur net, j’ai consulté les forums où cette question a été agitée.
Voici par exemple ce que j’ai trouvé sur le forum aufeminin.com : « On ne pense plus à l'autre, on l'évite parfois, on ne vibre plus sous son regard ou ses caresses, on est vite irritée, on ne pardonne plus ses défauts, on dit "j'ai bcp de tendresse ou d'affection pour lui", on se renferme, on n'est plus réceptif à ses signaux d'appels, on étouffe, on a envie de tourner la page... en mode "je l'ai vécu", mais je garde beaucoup de tendresse pour lui ».Ninondelenclos  (pseudo – lire ici)
Passons sur les détails – l’important est bien que la symétrie entre amour et désamour n’existe pas : il n’y a pas d’équivalent du coup de foudre pour le désamour. Pas de réveil le matin en se disant "celui qui dort là, à côté de moi, qui était mon amour d’hier soir, n’est plus qu’un compagnon comme un autre ce matin." Le désamour suppose une progressivité, un abandon silencieux qu’on ne perçoit pas.
Le désamour, c’est comme la calvitie qui s’installe, cheveu qui reste dans le peigne après cheveu qui reste dans le peigne. La soudaineté est alors la révélation de ce qui était là déjà depuis un bon moment. D’où évidemment son caractère irréversible.
Il faudrait donc des détecteurs de désamour, comme il y a des détecteurs de fumée, qui se déclenchent bien avant que l’incendie  ne se soit propagé.
--> On pourrait peut-être utiliser les propos de Ninondelenclos qui insiste sur ces signes que sont la lassitude sous les caresses, l’impatience suscitée ces défauts qui ne passent plus, etc. Mais ces signes vont mettre longtemps avant de nous émouvoir ; par contre, il y  en a d’autres qui se révèlent plus rapidement : voilà cet homme (cette femme) que j’aime. Et maintenant, voilà que je le (la) respecte ? Que j’ai bcp de tendresse pour elle (lui).
Danger !

1 comment:

  1. Anonymous10:47 PM

    Mais "Et l'on n'y peut rien..."
    Cette chanson de JJ goldman, résume bien:

    Comme un fil entre l'autre et l'un
    Invisible, il pose ses liens
    Dans les méandres des inconscients
    Il se promène impunément

    Et tout un peu tremble
    Et le reste s'éteint
    Juste dans nos ventres
    Un nœud, une faim

    Il fait roi l'esclave
    Et peut damner les saints
    L'honnête ou le sage
    Et l'on n'y peut rien

    Et l'on résiste on bâtit des murs
    Des bonheurs, photos bien rangées
    Terroriste, il fend les armures,
    Un instant tout est balayé

    Tu rampes et tu guettes
    Et tu mendies des mots
    Tu lis ses poètes
    Aimes ses tableaux

    Et tu cherches à la croiser
    T'as quinze ans soudain
    Tout change de base
    Et l'on n'y peut rien

    Il s'invite quand on ne l'attend pas
    Quand on y croit, il s'enfuit déjà
    Frère qui un jour y goûta
    Jamais plus tu ne guériras

    Il nous laisse vide
    Et plus mort que vivant
    C'est lui qui décide
    On ne fait que semblant
    Lui, choisit ses tours
    Et ses va et ses vient

    Ainsi fait l'amour

    F'(40 tofvend)
    Et l'on n'y peut rien

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