Il y a le temps de la pédagogie, de la concertation, du
dialogue, et à un moment donné il y a le temps de la décision.
Xavier Bertrand – 20 Mai 2007 à Canal Plus
Ce n'est pas en niant un problème qu'on le règle. Il est
urgent de faire de la pédagogie pour expliquer la différence entre un musulman
et un islamiste radical.
Nicolas
Bedos – Le Monde, 10 janvier 2015
Mot du jour : pédagogie.
« Faire de la
pédagogie » : expression utilisée ces jours-ci pour affirmer
qu’on doit expliquer un projet, une mesure, ou pour faire admettre qu’il y a
par exemple une différence entre musulman et islamiste. Les citoyens sont
supposés être alors comme des élèves dont l’esprit n’est pas encore éclairé,
mais qui peut l’être grâce à des techniques spécifiques. Car la pédagogie est l’ensemble des méthodes dont l'objet est
d'assurer l'adaptation réciproque d'un contenu de formation et des individus à
former, nous dit le CNTRL.
Autant dire que si nous sommes vent-debout – par exemple – contre
les ordonnances prises par le gouvernement pour réformer le droit du travail,
c’est que nous n’y avons rien compris, mais le gouvernement peut encore y
remédier, parce qu’il possède et la vérité et les moyens pour la communiquer. Vous
avez d’un côté ceux qui crient très fort leur opinion avec pour seule arme la
violence et ceux qui, calmement leurs disent ce qu’il en est de façon qui doit les
convaincre par des arguments irréfutables.
Le seul inconvénient est qu’on ne nous demande pas à nous, pauvres citoyens mal informés, si nous sommes réellement mal informés, si réellement nous n’avons rien compris et – surtout – si nous n’avons rien à répondre. Au fond c’est un vieux procédé rhétorique consistant à se placer dans le camp, de ceux qui – par nature ou par mérite – disposent de la vérité et qui du coup situent leurs adversaires dans le champ de l’erreur. Vous n’êtes pas d’accord avec moi ? C’est simplement parce que vous ne m’avez pas compris. Attendez que je vous explique, vous verrez comme c’est lumineusement vrai. (1)
C’est de bonne guerre… mais c’est la guerre !
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(1) Sous l’ancien régime, quand il y avait un conflit entre
le monarque et le parlement sur un projet de loi, celui-ci pouvait faire des « remontrances »
au Roi, supposé que celui-ci ait mal vu ou ait été mal renseigné sur les effets
nocifs du projet. Remontrance » signifie alors « re-montrer » -
montrer une seconde fois (pour plus de détail sur le « droit de
remontrance » voir ici.)
