Sunday, October 01, 2006

Citation du 2 octobre 2006

Maîtresse - Un homme politique digne de ce nom n'en a jamais qu'une seule. (1)

Pierre Daninos - Le Jacassin

Connaissez-vous ce lien ? Il s’agit de la Liste des maîtresses des rois de France, de Charles V Le Sage à Louis XVIII. La réaction spontanée serait : qui donc est assez vain pour dresser une pareille liste ? Depuis l’Histoire d’amour de l’histoire de France en feuilleton on croyait que tout cela avait été abandonné.

Et puis il y a eu Mazarine…

Le pouvoir politique est pouvoir de satisfaire ses désirs. C’est même la définition qu’en donnent les sophistes chez Platon : ce qui est beau, c’est de donner libre cours à ses penchants, ce qui est laid c’est d’être impuissant à se contenter.

Voilà ce qui devrait scandaliser. Comment dire que le pouvoir politique est autre chose que la capacité à réaliser le bien public ? Si le Président de la République - comme le Roi de France autre fois - a une maîtresse, n’est-ce pas un fait de la vie privée, quelque chose qui ne nous regarde pas, quelque chose d’insignifiant au regard de sa position ?

Alors, voilà l’idée que je voudrais avancer : le fait d’avoir ouvertement une maîtresse est un signe du pouvoir. Il est un droit régalien, comme le droit de grâce. Celui qui peut présenter sa maîtresse à la société, celui qui peut exhiber ses bâtards sans scandale, celui-là est tout puissant.

Des exemples ? Evidemment tous les Rois de France (reportez-vous au lien précédent). Oui, mais aujourd’hui ? Ne parlons pas de Bill Clinton, c’est trop facile. Mais voyez plutôt le Prince Charles et Camilla, déjà du temps de Diana ; et puis le Prince Albert de Monaco, qui a semé des enfants aux quatre coins du monde ; et puis Mitterrand et Mazarine. Vous me direz que Mitterrand a bien tenté de cacher son enfant adultérin ; mais c’est lui qui a finalement révélé son existence ; tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il a beaucoup tardé.

Tout le monde se pose maintenant la question : et si le Président était une femme, est-ce que ça changerait ?

(1) On aura compris que Daninos voulait dire « Un homme politique digne de ce nom n'a jamais qu'une seule [maîtresse] à la fois »

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