Wednesday, November 02, 2011

Citation du 3 novembre 2011

La laideur est un mécompte de la nature, mais la femme qui en est affligée en rend responsable chacun de ceux qui la remarquent.

Marquise du Châtelet – Correspondance

1° Emilie du Chatelet était-elle laide ?

2° Si oui, ses contemporains l’ont-ils remarqué ?

--> Voici deux jugements sur la marquise du Chatelet :

1° Par la marquise du Deffand « Représentez-vous une femme grande et sèche, le teint échauffé, le visage maigre, le nez pointu, de petits yeux vert de mer, sans hanches, la poitrine étroite, de gros bras, de grosses jambes, des pieds énormes. Le rire glapissant, la bouche plate, les dents clairsemées et extrêmement gâtées. »

2° Par madame de Créquy : « C'était une merveille de force ainsi qu'un prodige de gaucherie. Elle avait des mains et des pieds formidables ; elle avait déjà la peau comme une râpe à muscade. Enfin la belle Émilie n'était qu'un vilain cent-suisse… »

--> Et voyez le portrait de la belle Emilie :

Quel nez… Si Voltaire – qui en avait un également fort bien dimensionné – a jugé que la marquise du Chatelet était une belle femme (au point d’en faire sa maitresse –durant 15 années !), ce ne peut être qu’en raison de ce qu’il disait du crapaud et se sa crapaude

On dira que la question importe peu et que madame du Chatelet est universellement connue et glorifiée pour avoir été la première à traduire en français Newton.

Oui – quoique…

Si la laideur est un mécompte de la nature, c’est la laideur en tant qu’elle afflige les femmes, évidemment - pas les hommes. D’ailleurs à part Socrate, que savons-nous de la laideur des philosophes ou des savants ? Mais ce qu’on remarque inévitablement chez une femme, c’est sa beauté ou sa laideur. Et si l’on veut la ridiculiser, on voit bien que c’est sur ce point qu’on va l’attaquer, ce qui nous laisse supposer que la marquise du Châtelet parle ici de son cas personnel.

Comme d’habitude, on se demandera ce qu’il en est aujourd’hui : laissons-nous les femmes d’esprit être laides tant qu’elles le veulent – sans même nous en apercevoir ?

Hum…

Restons-nous comme autrefois insensibles à la laideur masculine – s’agissant des hommes d’esprit ?

Peut-être, mais on est tout de même très attentif à leur beauté : un philosophe, brillant, intéressant et beau mec, ça ne laisse pas indifférent.
Surtout quand son nom s’écrit avec 4 consommes et 3 voyelles. (1)

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(1) Si par hasard vous ne voyiez toujours pas de qui on veut parler, cliquez ici.

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