Thursday, December 29, 2011

Citation du 29 décembre 2011

Moi, quand je vois certains [fonds de pensions] qui demandent une rentabilité à 20, 25 pourcents et avec une fellation quasi nulle, et cela en période de crise, ça veut dire qu’on casse des entreprises.

Rachida Dati – Interview télévisée par Anne-Sophie Lapix dans Dimanche Plus (26 septembre 2010)


Non, La Citation du jour ne fait pas dans le Bêtisier, elle ne se donne pas non plus pour tâche de vous faire pouffer à bon compte avec les lapsus de nos ministres.

Car, ce qui nous intéresse voyez-vous, ce n’est pas la fellation-inflation de Rachida Dati ; c’est le fait que le public se soit intéressé à cette déclaration seulement parce qu’il y avait un « gros mot » là où on n’aurait pas dû le trouver.

Alors, on peut dire que le bon public est resté enfantin et qu’il s’excite avec les mots qui bravent l’interdit : comme les petits enfants de la maternelle avec leur pipi-caca.

Pourquoi pas ? Mais il y a bien plus choquant : on n’entend rien de la déclaration de Rachida Dati, et on ne retient surtout pas la dénonciation des méfaits de la finance, de l’économie virtuelle qui ruine l’économie réelle et les pauvres gens qui en vivaient jusqu’à présent. Comme si cela ne concernait personne. Comme si le « gros mot » de Rachida était bien plus important que les usines qu’on ferme et les cadence de travail qu’on impose…

Il y a mieux : on dénonce encore en septembre 2010 les fonds de pensions et les méchants traders qui vont avec.

Mais rien des banquiers, qui sont pourtant aujourd’hui au cœur des dénonciations.

Non, tout ce qu’on a à reprocher à nos banquiers, c’est de vouloir nous piquer nos économies pour faire du profit avec. Au fond on en était encore à se méfier des banquiers cyniques de la pub BNP (1974-1980).

Notre innocence a coulé à pic avec la crise de la dette souveraine. On sait maintenant que les banques font du profit avec l’endettement, et que si notre argent les intéresse, c’est surtout celui qu’on n’a pas et qu’on va leur emprunter. (1)

Le gentil banquier d’aujourd’hui ne nous dit plus : « Votre argent m’intéresse ». Il nous dit : « Vos projets m’intéressent »… sous-entendu : « parce que vous allez devoir vous endetter pour le réaliser ».

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(1) Une série de vidéo sidérantes qui commencent ici pour faire le tour de la question. Même si l’origine de ces vidéos reste opaque, leur contenu est vérifiable.

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