Monday, July 21, 2014

Citation du 22 juillet 2014



Les vieux ont cet avantage qu’ils sont au moins certains d’avoir été jeunes.
Par contre, aucun jeune n’est certains de devenir vieux.
Philippe Geluck – Le chat






Commentaire II
Je ne reviens pas sur mon commentaire d’hier, où je concluais que le Chat s’était fourré le doigt dans l’œil.
… Le doigt du Chat, justement, vous l’avez remarqué ? Regardez-le mieux :

Le doigt impérieux – mieux : péremptoire. Ce que dit le personnage qui dresse ainsi son doigt est sans contestation possible et sans appel. Dans la gestuelle des mains si particulière au moyen-âge ce geste était celui du magistère, et c’est bien ainsi que Geluck nous présente son Chat.
Allons droit à la question qui brûle nos lèvres : quelle vérité est susceptible d’être posée ainsi par l’autorité ? S’agit-il d’une vérité mathématique ? Ridicule ! Ou de celle de la science expérimentale ? Encore moins ! Le philosophe peut-il s’ériger ainsi, doigt levé ? C’est ce que veut nous faire croire le Chat, mais il ne faut pas le croire : le philosophe doit démontrer, et même alors il vous laisse libre d’adhérer ou pas.
Finalement, il n’y a qu’un seul type de vérité qui puisse dépendre de l’autorité de celui qui l’énonce : c’est la vérité de témoignage. C’est le travail de l’historien ou du journaliste que de choisir parmi les affirmations que suscite un évènement, celle qui sera crédible ou pas. La source doit être sûre, autorisée comme on dit. Que Soljenitsyne nous parle du goulag, il peut lever le doigt : on le croira, lui, parce qu’il y est allé et qu’il sait de quoi il parle.
Cela veut dire qu’on doit remonter en amont du témoignage, pour établir qui témoigne et quelle est sa légitimité : l’exemple le plus probant est celui de la Parole d’Evangile.

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