Saturday, February 02, 2008

Citation du 3 février 2008

Quand les bornes sont franchies, il n'y a plus de limite.

Christophe - Le Sapeur Camembert

Pour mémoire, c’est le Président Pompidou qui a mis en vogue cette citation.
Aujourd’hui, on la trouve fort bizarrement attribuée par Wikipedia à Pierre Dac.
Heureusement Jean-Michel Apathie est là pour restaurer la vérité.

Il est des phrases qui reviennent en tête, sans même qu’on les cherche, simplement parce que les circonstances s’y prêtent.

Ainsi de cette phrase lorsqu’on entend Jérôme Kerviel dire : « J’ai explosé ma ligne de crédit » lorsqu’il a engagé des opérations sur 50 milliards d’euros.

S’agi-il d’une lapalissade, comme le suggère Wikipedia ? Si le mot « limite » était écrit au pluriel, certes : on aurait alors affaire à un simple synonyme.

Mais vous avez noté que nous avons là un singulier : « limite », qui a une valeur absolue. Au-delà des bornes, c’est le domaine de l’illimité.

Les grecs avaient un terme pour cela : l’apeiron, signifiant illimité, qui était le seul terme de la langue grecque pour désigner ce que nous appelons l’infini. L’apeiron est le domaine de l’excès, de l’hubris, car tout ce qui existe doit répondre à des règles, à une juste mesure. Comme le cancer est une prolifération anarchique des cellules, l’action humaine libérée des contraintes est calamiteuse.

Et donc notre Trader-fou, comme n’importe quel joueur, n’importe quel « addicté » (1) - disons : n’importe quel passionné - a perdu les repères que constituent des objectifs précis, liés à des situations concrètes. La perte des bornes ce n’est pas seulement l’ouverture d’un espace non balisé, parce qu’on pourrait aussi bien être inhibé par une telle situation, en avoir le vertige. Non, c’est plutôt l’entrée dans un mode de pensée fonctionnant avec des sensations, des impressions où tout est placé sous la dépendance de l’affectif.

Certains commentateurs se rengorgent en citant une science toute nouvelle, branche de la psychologie spécialisée dans la psychologie du trader… Je ne voudrais pas faire le vieux ronchon, mais enfin, il me semble que le Sapeur Camembert suffit à nous éclairer.

(1) Si si : ça existe ! La preuve

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