Sunday, April 20, 2014

Citation du 21 avril 2014


Le Saint-Esprit est le baiser de Dieu.
Bernard de Clairvaux – L'Amour de Dieu

 Dieu vous aime, c'est du Saint-Esprit que vous recevez le baiser.

Écrire sur Internet surtout dans un Blog apporte une liberté formidable : d’abord on est entièrement libre de dire ce que l’on veut ; ensuite, si on écrit des bêtises, elles disparaitront bientôt de l’écran, poussées dehors par un nouveau Post.
Je m’autorise ainsi, en ce Lundi de Pâques, à parler de l’Esprit Saint qui reste bien énigmatique : le Père, on sait Qui il est ; le Fils on imagine ; mais le Saint-Esprit ?...
o-o-o
Donc originellement l’Esprit Saint est vent, souffle, pneuma. Ça, c’est la réalité « matérielle ». Maintenant il faut aussi dire ce que fait l’Esprit Saint. Si j’ai bien compris, il fait justement. Il est parole de Dieu une fois celle-ci proférée ; il est ce souffle qui anime la nature et les hommes (1) ;  il est ce qui inspire les prophètes et les croyants. Par exemple, c’est lui qui va féconder Marie (2).
Tout cela ne serait bon que pour les fidèles, afin de les aider à faire leur Pâques ? Pas du tout ! Car on l’utilise parfois pour faire comprendre ce principe politique de la plus haute importance : Le roi règne mais ne gouverne pas.
Et en effet, il semble bien que l’Esprit Saint ne soit là que pour exécuter la pensée de Dieu, c’est-à-dire pour gouverner. Dieu ne peut descendre dans le monde de la Création (3) = régner suppose une telle transcendance qu’il Lui faut une « interface » pour agir dans la Création.
… Et voilà notre 5ème République qui nous revient à l’esprit. Car le partage du pouvoir entre le Président et son Premier Ministre est bien obscur : comment le pouvoir souverain pourrait-il se partager ? Depuis Bodin on sait que c’est impossible. (4)
Le Président doit-il plutôt dire : Moi je pense, lui exécute. (Comme Sarkozy avec son Premier Ministre : « Il est mon collaborateur ») ? Mais alors, à trop rabaisser l’exécutant on lui fait perdre de son autorité – et en plus on pâtit de ses erreurs.
Le principe de notre constitution est donc plutôt à chercher dans la théologie : le premier ministre est au Président ce que l’Esprit-Saint est à Dieu.
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(1) Si les textes sacrés hébraïques ne mentionnent que les consonnes, c’est parce qu’on veut épargner les voyelles qui portent la voix et donc le souffle – c’est-à-dire le pneuma – et qu’on le veut par révérence pour celui-ci
(2) L’Ange à Marie : « L'Esprit-Saint viendra sur vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. » Luc, I, 38 
(3) Si l’on exclut le Dieu omniprésent de la période hébraïque : façon de montrer que le peuple juif était bien le peuple élu.
(4) Jean Bodin – Les six livres de la République (Edition abrégée ici)

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