Wednesday, April 27, 2011

Citation du 28 avril 2011


Ne rien convoiter, c'est épargner ; ne rien acheter, c'est s'enrichir.

Cicéron (cité ici)

Nous sommes plus riches que nous ne pensons ; mais on nous dresse à l'emprunt et à la quête. En aucune chose l’homme ne sait s’arrêter au point de son besoin.

Montaigne – Essais, III ch. 12 – De la physionomie (cité ici)

S'il est vrai que l'on soit riche de tout ce dont on n'a pas besoin, un homme fort riche, c'est un homme qui est sage.

La Bruyère – Les Caractères

Au lieu de parler des pauvres, parlons des riches.

Au lieu de dire : les pauvres ne sont pas si pauvres que ça (cf. Post du 25 avril), disons avec Montaigne et La Bruyère : les riches sont plus riches qu’ils ne le pensent.

Ça veut dire la même chose ? Tout dépend comment on s’exprime.

- Montaigne comme on l’a vu, nous prodigue des conseils en économie domestique : gérez vos biens, nous dit-il, avec la sagesse de l’Ecureuil (tiens : le revoilà celui-là ? Toujours aussi prospère ?)

- Cicéron, quant à lui, nous explique comment faire pour devenir plus riche en faisant la sieste.

- La Bruyère donc parle aux riches : il leur dit non pas « voyez les sages, ils sont plus riches que vous ». Il leur dit : « Vous voulez être encore plus riches ? Devenez sages » A nous de comprendre ce qu’on doit faire pour le devenir.

Alors, comment devenir un sage ? Tout simplement en mesurant nos besoins à l’aune de notre corps. Le protéger du froid ; l’alimenter quand il a faim ; l’abreuver quand il a soif ; l’expurger de tout ce qui l’encombre à l’intérieur. Et les besoins de l’esprit ? Alimenter notre âme de beaux discours entendus ou lus, ça ne coute rien – ou presque. Et en produire nous-mêmes encore moins.

Et nos désirs alors ? Qu’est-ce qu’il en fait, La Bruyère ? Nos désirs, n’est-ce pas, ça ne concerne pas les choses, ça concerne les autres. Je désire l’amour ou la gloire, je désire l’affection, ou les caresses. Et tout ça ce sont les autres qui vont me le donner… peut-être.

En tous cas, si celui qui possède tout ça est riche, alors il faut dire que sa fortune n’y est pour rien.

Heu… Attendez un peu : là il faut que je réfléchisse…

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