Wednesday, February 01, 2012

Citation du 2 février 2012

Celui qui ne sait point recourir à propos à la plaisanterie, et qui manque de souplesse dans l'esprit, se trouve très souvent placé entre la nécessité d'être faux ou d'être pédant, alternative fâcheuse à laquelle un honnête homme se soustrait, pour l'ordinaire, par de la grâce et de la gaieté.
Chamfort – Maximes et Pensées


Le rire et la politique I
D’abord, je voudrais préciser que je ne veux en aucune façon réduire l’importance de nos ministres à leur apparence : je laisse cela aux humoristes – et j’en reparle demain.
Pourtant… Comment ne pas penser que monsieur Guéant (voir photo), notre ministre de l’Intérieur, pourrait faire un croque-mort très présentable (ou à défaut : un tueur psychopathe) ?
- Et alors ? direz-vous. Qu’est-ce qui empêche un monsieur d’avoir l’allure d’un croque-mort (profession au demeurant très respectable) et d’être également un excellent ministre ? Faut-il qu’il ait un gros nez rouge et une perruque qui tourne pour remplir ces fonctions ?
C’est là que la citation de Chamfort prend tout son sens : à supposer qu’il y ait des gens qui n’aient jamais recours à propos à la plaisanterie, [alors on serait sûr] qu’ils manquent de souplesse dans l'esprit – c’est donc cette souplesse qui leur ferait défaut pour faire une carrière politique.
On savait déjà que l’ironie est une arme redoutable pour qui – comme Socrate – sait s’en servir avec à-propos. Mais on peut aussi recourir à la plaisanterie, avec le mot d’esprit, qui permet de dominer l’adversaire sans avoir à dépenser le moindre argument. (1)
On dira que ce procédé est indigne du combat politique loyal, et que la démocratie mérite mieux. Soit.
Mais ce que Chamfort pointe surtout, c’est comme on l’a vu le manque de souplesse des esprits rétifs à la plaisanterie et à la gaité.
Pour le manque de gaité, personne ne niera qu’il croit enttendre un portrait de notre ministre de l’Intérieur. Quant à la souplesse, on estime généralement que, pour un ministre, elle est une qualité essentielle – même si c’est à la souplesse de l’échine que l’on pense alors.
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(1) Un exemple ? Nicolas Sarkozy au cours d’un off, confie à des journalistes qu’il pourrait ne pas être réélu en mai. On se précipite sur François Hollande, et on lui demande ce qu’il en pense. Il hésite, et puis il lâche « Il dit qu’il pourrait ne pas être réélu ? Ah bon ? C’est qu’il doit être bien informé. »

2 comments:

Anonymous said...

C'est donc avec impatience que j'attends la suite... .

On a du mal, à garder de l'humour et à rire des "plaisanteries" de nos hommes politiques... Et comme disait Desproges, on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde... et lui, n'en manquait pourtant pas....

Au fait, j'ai si peu de temps- car , je travaille plus pour gagner de moins en moins- (faut faire face aux rapaces) que je n'ai pas le temps de creuser et de répondre, mais, vous avez bien compris que je parlais du milieu social de certaines professions- un constat en toute objectivité- et de leurs règles et en dans le cheminement de la pensée, m'est venu le concept de la libre pensée... .

Bonne soirée :-)

F'(ILSHNE)

Jean-Pierre Hamel said...

"dans le cheminement de la pensée, m'est venu le concept de la libre pensée"
- Moi aussi je suis impatient de connaitre la suite qui va éclairer ce cheminement.