Je suis François, dont il me poise / Né de Paris emprès Pontoise / Et de la corde d'une toise / Saura mon col que mon cul poise
(Je suis François et cela me pèse / Né à Paris près de Pontoise / Et de la corde d'une toise / Mon cou saura ce que mon cul pèse)
François Villon – Quatrain
On raconte que ce quatrain a été écrit par François Villon alors qu’il vient d’être condamné à la pendaison et que, n'ayant pas encore interjeté appel, il attend d’être pendu.
Que l’histoire soit vraie ou fausse, c’est ce qu’on ne saura peut-être jamais. Par contre, ce qui est sûr, c’est qu’elle est suffisamment frappante pour qu’on la raconte encore aujourd’hui.
Mon cou saura ce que pèse mon cul : on est sidéré de la lucidité tranquille de l’homme qui vit ses derniers instants. Car ce qu’on trouve ici, c’est une évocation de ce que peut ressentir le pendu avant qu’il soit tout à fait mort.
Curieuse évocation. Que ressent le pendu, tant qu’il ressent quelque chose ? Etouffe-t-il ? Sent-il sa langue jaillir hors de sa bouche et son membre gonfler ? (rappelons que les (messieurs) pendus sont susceptibles d’avoir une érection (d’où les jeux dangereux des amateurs de sensations fortes). On disait même autrefois que la pendaison produisait une ultime éjaculation, qui fécondait la terrible mandragore, plante qu’on allait cueillir à proximité des gibets.)
Oui, sans doute ; mais tout cela est proprement inimaginable.
Par contre, François Villon imagine tranquillement qu’il va vivre une expérience sans précédent : expérience qui va réunir son cou et son cul, lieux du corps qui, habituellement, s’ignorent l’un l’autre.
- Mais ce qui marque le plus, c’est quand même cette indifférence devant la mort, cette tranquillité qui nous parait surhumaine.
D’ailleurs, c’est comme ça que le nom de Sorano (ou Samano) est passé à la postérité. Ecoutez son histoire (photo ci-contre) : « c’est une photo de Fortino Sámano, due à Agustin-Victor Casasola. Lieutenant de Zapata, faux-monnayeur, Fortino Sámano finit fusillé par les troupes fédérales, exigeant de garder les mains libres et les yeux sans bandeau, fumant, le dos au mur, son dernier cigare ». (Lu ici)
1 comment:
François Villon la ballade des pendus
c'est un texte qui est gravé dans ma mémoire d'autant qu'il me fut donné un jour de le recevoir en rêve, en dormant prés d'un homme j'avais capté dans inconscient dans son sommeil, il devais=t avoir la noirceur en lui des ces damnés que l'on pendait. Il ne put réitérer la proximité de ma couche
c'était ses trucs d"'appoint sur un tournage en campagne
mais nous sommes loin de votre mot
moi çà me fascine vos développement
Je vous tire ma révérence et chapeau
chapeau aussi la référence que vous nous mettez
comme par hasard "jean luc Nancy"
çà me fait plaisir tout cela
à demain cher Ami, aujourd'hui les mots sont pris par des images chez moi. belle journée
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