1 – Sans surprise, l'Espagne est en récession
Bousier.com
– Information en ligne
2 – TOINETTE – Que diantre faites-vous de ce bras-là? /
ARGAN – Comment? / TOINETTE – Voilà un bras que je me ferais couper tout à
l'heure, si j'étais que de vous. / ARGAN – Et pourquoi? / TOINETTE – Ne
voyez-vous pas qu'il tire à soi toute la nourriture, et qu'il empêche ce
côté-là de profiter?
Molière – Le malade
imaginaire Acte III, scène 10
3 – LE TAMBOUR – Je puis manger ? / KNOCK – Aujourd’hui,
comme vous travaillez, prenez un peu de potage. Demain, nous en viendrons à des
restrictions plus sérieuses.
Jules Romains –
Knock ou le triomphe de la médecine
On doit le dire :
la stupeur qui nous saisit devant la soudaineté et la brutalité de la crise
financière qui étrangle l’Europe ne s’explique que par notre inculture.
Non seulement les
exigences du FMI se dont exercées depuis bien des décennies avec le résultat très
régulier d’appauvrir et donc de rendre encore moins solvables les pays en
difficultés, mais encore la stupidité de tels traitements lorsqu’ils sont utilisés
par la médecine a servi pendant des siècles à faire rire le public.
Toinette déguisée en
médecin ne force pourtant pas vraiment la caricature : la purge et la
saignée étaient les armes favorites des médecins de l’époque pour lutter
contre … l’affaiblissement des malades ! Quant au bon docteur Knock, il
utilise le remède de la diète omniprésente au début du XXème siècle
et qui est peut-être encore d’actualité de nos jours.
Ces comédies ont eu
pour effet de dire des choses que nous savons par cœur, comme celle-ci :
l’Espagne est priée de se couper le bras de la survie du peuple pour renforcer
celui de la prospérité des places
financières.
Mais elles disent
aussi des choses que nous n’entendons pas si facilement :
- D’abord que
l’autorité du médecin annihile le sens critique du malade : il suffit à
Toinette d’enfiler la robe du médicastre pour être écoutée. De nos jours, ceux
qu’on écoute, ce sont les spécialistes, techniciens, conseillers, sherpas,
quelque soit le nom qu’on leur donne. Qu’on leur donne du pouvoir on verra la suite…
- Ensuite que comme avec
le docteur Knock, ce sont nos remèdes qui créent la maladie ; à moins que,
déjà malade, il ne serve à achever.
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