Dans le clair de lune glacé / de petites pierres / crissent sous les pas
Yosa Buson (Munier)
Le mince trou / fait en pissant / dans la neige devant la porte
Kobayashi Issa (Munier)
La tempête d'hiver / Envoie les graviers faire sonner / la cloche
Yosa Buson (Coyaud)
Selon Wikipédia, le haïku est un petit poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses : évanescence du crissement du gravier, du tintement de la cloche, minceur du trou dans la neige.
Parmi des règles très strictes qui l’encadrent, le haïku doit impérativement contenir une référence à la saison. Ici : l’hiver, qui figure par la lune glacée ; la neige devant la porte ; et par la tempête d’hiver.
Observons que cette évanescence résulte d’un acte ou d’un fait dont l’existence semble justifiée par son effet : les pas, pour faire crisser le gravier ; la tempête pour le soulever ; le pipi pour faire fondre la neige.
Voilà donc à quoi sert le haïku : à meubler notre vie la plus prosaïque d’un arrière-plan poétique. Que tous ceux qui ont pissé dans la neige sachent bien qu’ils ont en réalité manifesté l’évanescence des choses.
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N.B. On l’aura remarqué : ce Post est plus bref que d’ordinaire. Comment commenter des haïkus sans s’imposer ce genre de restriction ?
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