Tuesday, December 07, 2010

Citation du 8 décembre 2010


- On tombe d’amour à ses pieds et l’on y est enchaîné par le respect. (Parlant de Madame Récamier.)
Chateaubriand
- Pied de façon à la main comparable, / Pied ferme et sûr, en assiette honorable, / Pied qu’on regarde avant cuisse et Tétin, /…
Francois Sagon – Le pied, Blasons anatomiques du corps féminin (in Louise Labbé – Œuvres poétiques Gallimard, p. 158)
- Le pied en Chine, est la partie du corps (féminin) la plus sensuelle. Comme peuvent en témoigner les manuels érotiques chinois qui cataloguaient toutes les manières possibles d'utiliser les pieds bandés, considérés comme des zones érogènes.
Chine insolite (Blog)
Que le pied féminin soit un « organe » adorable, que ce soit même l’un des plus sensuels du corps féminin, voilà qui peut paraître crédible, surtout en tenant compte des innombrables poètes qui se sont jetés au pied de leur idole féminine.
Mais que le pied soit l’endroit le plus excitant du corps féminin, au point qu’on le regarde avant cuisse et tétin, voilà qui peut paraître exagéré.
C’est que le pied peut être envisagé soit comme le lieu de la soumission : les pieds du maître auquel on jette l’esclave ; soit comme le membre érogène à la main comparable avec l’ambivalence caressant/caressé qui s’y rapporte.
Si nous nous attachons à cette seconde valeur, c’est qu’il semble que l’érotisme du pied soit très développé dans des civilisations fort éloignées les unes des autres, comme le sont les civilisations occidentales et chinoises.
En témoigne cette séquence du film de Buñuel l’Age d’or, où l’on voit (voir photo) une jeune femme sucer l’orteil de marbre d’une statue (1).
En témoigne également cette photo coquine, intitulée Un pied pour deux et qui est supposée satisfaire les podophiles non chinois (2).
Mais surtout nous pensons aux pieds des chinoises, dont l’attrait érogène était sans égal, mais qui, je le suppose, étaient vus dans leurs chaussures et non déchaussés, parce que comme ça, au vu de notre image, ce n’est pas très excitant.
Reste maintenant à faire un sort à l’expression « prendre son pied ». Moi, j’avais imaginé des contacts intimes, tels que mon imagination se mettait à s’enflammer.
Hélas ! Consultant le Robert historique, je découvre que le pied en question n’est pas l’organe mais l’unité de mesure, que « prendre son pied » signifiait dans l'argot des voleurs « prendre sa part du butin », puis chez les prostituées « avoir sa part de plaisir amoureux » (p. 1514).
Quelle banalité ! Il y a des fois où le savoir déçoit bien.
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(1) Le film fut interdit dès sa sortie en 1930, et cette interdiction ne fut levée qu’en … 1981 ! Certes cette séquence ne fut pas la seule à alimenter le scandale, mais elle y contribua sans aucun doute.
(2) J’ai bien dit « podophile » et non « pédophile » comme le voudrait mon correcteur d’orthographe au vocabulaire un peu limité.

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