Monday, April 09, 2012

Citation du 10 avril 2012

Le youpala sert à l'homme à faire ses premiers pas, le déambulateur à faire ses derniers pas

Jean-Louis Fournier – Mon dernier cheveu noir

« Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes, puis deux jambes, et trois jambes ensuite ? »

Apollodore – Enigme du Sphinx, Bibliothèque, III, 5, 8

Le Sphinx du haut des remparts de Thèbes interpellait les passants, convaincu qu’il allait croquer les imprudents qui croyaient pouvoir lui répondre, mais qui restaient coi devant son énigme.

Pourtant, « (...) Œdipe trouva la solution : il s’agissait de l’homme. De fait, lorsqu’il est enfant, il a quatre jambes, car il se déplace à quatre pattes ; adulte, il marche sur deux jambes ; quand il est vieux, il a trois jambes, lorsqu’il s’appuie sur son bâton » (id.). Et le Sphinx comme on le sait se jeta dans le vide du haut des remparts par dépit de voir son énigme résolue.

Aujourd’hui, avec une telle énigme le Sphinx aurait seulement été ridicule, puisque les bébés qui font encore du 4-patte sont priés d’utiliser un Youpala, et que les vieux ne marchent plus avec une canne mais avec un déambulateur.

Certes, cela ne prouve pas que les hommes aient perfectionné leur locomotion, parce que nous ne savons pas si les bébés préfèrent les Youpalas au 4-patte, et qu’en tout cas nous le savons : les déambulateurs sont encore moins pratiques que les cannes – prenez donc le bus avec ça…

Mais, que voulez-vous ? Notre Civilisation supporte mal qu’on n’alimente pas l’activité commerciale, et on n’imagine guère qu’on puisse se déplacer sans un appareillage quelconque. Voyez les malheurs qui nous arrivent quand on ne renouvelle plus nos autos : chômage, pauvreté et misère. Voilà ce que le Sphinx n’aurait pas imaginé.

Toutefois, l’antiquité nous réserve bien des surprises : voyez l’invention d’Aristophane faisant apparaitre Socrate dans une nacelle suspendue entre ciel et terre (1).

Curieux, n’est-ce pas ?

Surtout quand on compare avec notre moderne Youpala sauteur :

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(1) Strepsiade : Mais dis donc, qui est-ce, là-haut, dans le couffin, le type qui y est suspendu ? – Le Disciple : C’est Lui. – Strepsiade : Qui, lui ? – Le Disciple : Socrate. (Aristophane, les Nuées vers 218 et s).

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

observation
moi je suis à la marche à la canne...
bonne semaine jean pierre