Sunday, April 22, 2012

Citation du 23 avril 2012


…à moins que le gars ne m'enlève ma culotte avec ses dents … j'embarque pas.
Belles paroles vides – Blog de l’Impulsive Montréalaise (1)
Le seul problème qu’on se pose  / C’est de séparer en deux portions / Cinquante-cinq kilos de chair rose / De cinquante-cinq grammes de nylon
Claude Nougaro – Les Don Juan
[Un grand merci à l’Impulsive Montréalaise qui nous régale de ses textes que je vous invite à découvrir ici – si vous ne les connaissez pas encore]
Comme on  le voit, la Montréalaise qui écrit ce Post est effectivement impulsive, et elle nous donne assez crûment une leçon de séduction, à nous les séducteurs impénitents qui pourtant devraient savoir ce qu’il faut faire depuis que Claude Nougaro nous l’a chanté.
C’est pourtant vrai que les séducteurs « mains frôleuses et œil luisant » pour poursuivre avec Nougaro, sont moins vaillants quand leur proie prend les devants, devenant à son tour chasseresse.
Réciproquement, il y a des dames qui crient « au harcèlement sexuel », quand le collègue du bureau les frôles de trop près, mais qui seraient charmées quand l’envie leur en  prend, de se faire culbuter dans les foins. Ah !... se faire culbuter dans les foins… Se faire « fointer », pour parler comme mon amie Olivia... (2)
…Oui, tout cela est bien connu… Mais il n’y a pas que cela.
Car ce qui me charme dans ce texte, ce n’est pas seulement son contenu, c’est aussi son écriture.
Je suis un amoureux de la langue française, et je l’utilise du mieux que je peux. Mais bien sûr le français que j’utilise est celui qu’on parle aujourd’hui en France. Or, il faut le reconnaitre, au cours de l’histoire notre langue a évolué de multiples façons, passant par toutes sortes d’étapes, chaque étape nouvelle effaçant les acquis de l’étape précédente. Pourtant ce passé est parfois resté vivant et a continué d’évoluer selon ses règles propres dans des pays lointains où le français s’est enraciné.
Voyez les pays africains : on y parle – jusqu’au fond de la brousse – un français châtié, qui sent bon son 17ème siècle : Racine et Boileau ne sont pas loin !
Voyez les gens du Québec : leur français gouteux et dru est plus proche de Montaigne et de Rabelais que de la langue de Michel Houellebecq. Et c’est très bien comme ça.
--> D’ailleurs puisqu’on en parle : Rabelais, justement n’aurait-il pas lui-aussi enlevé les culottes des dames avec les dents (au cas bien sûr où elles en eussent portées à son époque) ? (3)
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(1) Extrait du texte : « Je parle des gentils garçons qui veulent nous encourager/réconforter/aider à avoir confiance en nous. À avoir confiance en notre pouvoir de séduction plus précisément.
Ils ne tarissent pas d'éloges. Ou presque. Du moins, se montrent fort encourageant. Nous disent qu'on n'a qu'à piger. Que plein d'hommes nous regardent. Qu'on a à offrir. Qu'on est intelligente et intéressante. Bla bla bla.
(…) En fait, pour tout dire, à moins que le gars ne m'enlève ma culotte avec ses dents (si je suis d'accord et que le gars me plaît bien entendu) après avoir dit ça, ou à moins qu'il ne m'offre quelques fleurs et un souper au restaurant, j'embarque pas. » A lire in extenso ici.
(2) On le constate : nous aussi nous savons faire des choses savoureuses avec la langue (française : qu’alliez-vous imaginer ?)
(3) Il faut dire que le progrès de la civilisation passe aussi par l’invention de la petite-culotte. Voyez ça.

2 comments:

Anonymous said...

Faudra que je lise cette Mon très à l'aise... la reprise est dure dure après cette soirée...

En attendant, le jour d'après nous offre de sacrées citations...

Merci pour cette franche rigolade :-)

F'(PPOREYI)

L'impulsive montréalaise said...

Je tiens quand même à repréciser. On ne veut pas nécessairement ça. Mais un gars qui dit qu'on peut plaire, c'est par les actions que ça doit passer. Alors là, j'ai plus tendance à croire qu'il le pense réellement. Sinon, de belles paroles.

Et merci d'apprécier mon français. J'aime bien coloré mes textes. Toujours un plaisir de s'amuser avec les mots.