L'éternel enfant. - Nous croyons que les contes et les jeux appartiennent à l'enfance, myopes que nous sommes ! Comment pourrions-nous vivre, à n'importe quel âge de la vie, sans contes et sans jeux !
NIETZSCHE Humain, trop humain
Voilà un message pour tous ceux qui ne croient plus au Père Noël. Ou plutôt pour tous ceux qui affirment qu’ils n’y croient plus
1 - Vous qui ne croyez plus au Père Noël, demandez-vous pourquoi vous célébrez son culte avec vos enfants ? Car c’est bien un culte que vous lui rendez, à l’occasion de ces achats et durant ces préparatifs, que vous faites non pas contraints et forcés (quoique vous en disiez), mais joyeux et émerveillés. Tout ce qui, dans ces préparatifs, dépasse la stricte obligation (du genre : « je fais ça pour les enfants, mais je m’en dispenserais bien »), la tristesse d’être exclu de la fête si vous n’avez pas - ou plus - d’enfants : voilà qui prouve que Nietzsche a raison : nous ne pouvons vivre sans les contes de l’enfance.
2 - Vous m’objecterez peut-être, que tout cela est machiné par les commerçants, que le Père Noël est une invention de Coca-cola, qu’autrefois, avant la société de consommation, Noël était synonyme de recueillement et de béatitude devant la promesse de la Naissance du Sauveur. Je ne vous dirai même pas qu’il s’agit là justement d’un conte de fée pour les petits enfants, récupéré et enjolivé pour les adultes. Non. Car il suffit de rappeler que « Noël ! » était le cri que la foule en liesse poussait au passage du roi ou le l’Evêque lorsqu’il arrivait dans son fief ou dans son évêché (1) : car on « savait » que la prospérité du peuple dépendait de la puissance de ce personnage. Autrement dit, et sans forcer l’histoire, on peut dire que le Père Noël a toujours existé, mais qu’autrefois on le rencontrait même en mai ou en juillet.
Mais je prêche des convertis : Nietzsche semble croire qu’on est des gens sérieux, qui font mine de ne jamais jouer et qui ne croient qu’à la réalité. Il se trompe, bien sûr, et il suffit de voir combien on vend de « truc à gratter » dans les bureaux de tabac, pour constater combien le rêve nous est nécessaire pour supporter la vie.
(1) Noël : «cri de réjouissance que poussait le peuple» (GUILLAUME DE LA VILLENEUVE, Les Crieries du peuple, 1300) Source : TLF
No comments:
Post a Comment