Saturday, February 20, 2010

Citation du 21 février 2010

Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l’État les fait mal.

Talleyrand – Discours, entretiens et autres sources

La faiblesse des Etats contribue à la force des financiers. Je suppose que ça veut dire que les Etats puissants veulent contrôler le pouvoir de la finance, alors que celui-ci leur échappe et prospère selon ses propres règles quand ils cessent de pouvoir exercer leur contrôle.

Voilà ce que savait donc déjà Talleyrand ; et voilà ce que confirme les interventions de la banque Goldman Sachs (La Firme comme on l’appelle) trafiquant les comptes de la Grèce d’abord, et spéculant contre l’euro ensuite.

Puisqu’on savait ça depuis le début du 19ème siècle, on devrait examiner avec plus de méfiance les informations qu’on nous serine à grand coup de trompes, telles que :

1 – Les autorités européennes ignoraient quel était le chiffre exact du déficit grec. Contre quoi, les économistes avertis nous expliquent que depuis plus de 5 ans ce déficit faisait l’objet de débats, de colloques, etc.

2 – La Grèce a eu besoin de Goldman Sachs pour faire de l’optimisation budgétaire (entendez : maquiller son déficit). Je ne doute pas que ce soit vrai, mais je m’étonne que personne dans les services financiers du gouvernement grec n’ait été capable de faire le travail. Trop nul quand même.

3 – Jamais la France n’a fait appel à un tel service : j’espère bien qu’on est capable de maquiller nos comptes tout seuls – tout de même !

4 – Il faut – c’est impératif – moraliser la finance ! Alors, là, permettez quand même qu’on sourie. Ce que Talleyrand savait, c’est que les financiers ne poursuivent que leur profit et jamais l’intérêt général ; aujourd’hui on dirait que c’est dans leur ADN. C’est aussi ce que les traders de Wall Street nous répondent quand on leur dit que les gens de Goldman Sachs sont très méchants parce qu’après avoir aidé les grecs à nous mentir et contribué au déficit dans la zone euro ils spéculent contre cette monnaie.

Alors dites moi comment se fait-il qu’on croie que les choses peuvent changer à condition de faire simplement appel à leur sens du Bien, du Bon, du Beau ?

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