À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Pierre Corneille – Le Cid, acte II, scène 2
Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté
Evangile de Luc, II, 13-14
Alors, qui donc a dit : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ? Hein ? Le Cid ? Aïe ! Il va falloir réviser vos classiques mes amis. Heureusement que La citation du jour est là pour vous y aider…
Donc, ici c’est le Comte, ce prétentieux, qui se moque de Rodrigue (alias le Cid) qui vient de le défier en duel : il estime que la vaillance de son bras rend le combat contre le jeune Rodrigue par trop inégal. Il ne refuse pas de le tuer (encore que…c’est tout de même son futur gendre), mais il refuse de le tuer sans gloire – parce que sans risque.
La gloire est donc une renommée issue d’actions jugées remarquables, et pour se faire remarquer, il faut prendre des risques.
Gloire à Dieu au plus haut des cieux… Quel risque a donc couru Dieu pour mériter cette gloire ? Faut-il dire que créer le monde Lui a fait prendre un risque d’une façon ou d’une autre ?
Belle idée, qui pourrait exciter mon imagination durant une petite heure : Dieu créant le monde (Fiat lux, etc…) et songeant que tout ça est quand même trop facile, se disant : À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire – et, du coup créant l’homme (1)…
Malheureusement, j’ai eu la mauvaise idée d’ouvrir mon dictionnaire. Et le voici qui m’explique que la gloire de Dieu s’entend comme un éclat prestigieux dont la grandeur est environnée. Syn. : splendeur de Dieu (Robert, tome 3, p.311-312). Décevant !
C’est décidé : je mets mon dico en vente sur e-bay. Si ça vous dit….
(1) Variante : « et créant la femme »…
No comments:
Post a Comment