Alice demande
alors : « Mais, Reine Rouge, c'est étrange, nous courons vite et le paysage
autour de nous ne change pas ? » Et la reine répondit : « Nous courons pour
rester à la même place. Ici, voyez-vous, il faut courir aussi fort qu'on le
peut simplement pour rester au même endroit. Si on veut se rendre ailleurs, il
faut courir encore au moins deux fois plus vite.
Lewis Carroll – De l'autre côté du miroir
ch. 2 (1872)
Hypothèse de la Reine rouge : Nous courons pour rester à la même
place.
« L’hypothèse de la reine rouge est une
théorie de biologie évolutive de Leigh van Valen qui formalise la coévolution
des prédateurs et de leurs victimes. Si une victime connaît une évolution
favorable, ses prédateurs vont évoluer à leur tour jusqu’à annuler le bénéfice
de cette évolution. » (Blog de Vascoo)
Cette
hypothèse est employée de nos jours principalement pour évoquer la concurrence
entre les bactéries et la recherche médicale d’antibiotiques – mais aussi entre
les voleurs et la police scientifique ; et encore plus essentiellement, en
pensant à la concurrence commerciale entre les pays développés.
- C’est ainsi
que contrairement aux dogmes des adeptes de la croissance zéro, les
spécialistes du marché international affirment qu’à productivité constante on
perd des parts de marché – donc des emplois.
Courons donc
pour rester sur place ! Toutefois la Reine Rouge oublie de dire que courir
plus vite, ça fatigue et qu’il faut donc optimiser la dépense d’énergie : dans
l’idéal elle devrait rester constante tout en produisant d’avantage. Ainsi des
fonctionnaires de monsieur Fillon qui devraient produire plus sans coûter plus.
- Car c’est
cela qui est important : non seulement l’hypothèse de la Reine rouge nous
entraine dans une accélération sans fin, mais encore elle nous promet comme
avenir un échec inéluctable. Par exemple, dans la théorie de l’évolution elle
permet d’expliquer la disparition des espèces, liée à leur incapacité à se renouveler
indéfiniment.
Et dans la
théorie de l’écologie moderne elle nous explique la fin programmée non pas de
telle ou telle espèce, mais de toutes par l’épuisement inéluctable de la
biosphère.
Autrefois (en
68) on disait : « Cours, camarade ! Le vieux monde est derrière
toi ! »
Aujourd’hui, ce serait plutôt : « Cours donc – la mort est au bout du chemin. »
Aujourd’hui, ce serait plutôt : « Cours donc – la mort est au bout du chemin. »
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