Aucun homme ne court plus vite qu'une balle de fusil.
Idi Amin Dada
Si vous avez oublié qui était Amin Dada, cliquez ici. Sachez aussi, qu’on racontait que les crocodiles du marigot de son palais présidentiel étaient les crocodiles les mieux nourris d’Afrique : autant dire qu’il n’y avait pas grand monde dans les prisons.
Le décor est planté. Maintenant il est possible de dire que le dictateur ougandais montre par cette citation l’inutilité de la performance humaine, donc de l’héroïsme, face au moyen de destructions mécaniques. Hector et Achille, dont la vaillance se montrait dans la force de leur bras armé, qu’auraient ils valu en présence du 357 Magnum d’Amin Dada ?
L’erreur serait de croire qu’il a fallu attendre l’ère industrielle et les armes de destruction massives pour découvrir l’injuste domination de la matière sur l’esprit. L’Arioste, dans son roman de chevalerie - Roland furieux - montre son héros détruisant l’arme qui rendait inutile l’exploit chevaleresque : l’arbalète (on est au début du 16ème siècle) ; aucun homme ne court plus vite qu’un carreau d’arbalète (1).
Maintenant, allons au cœur du sujet : si l’homme qui l’emporte n’est pas le plus courageux ni le plus intelligent mais celui qui est le mieux armé, alors il faut armer les valeureux, de sorte qu’ils l’emportent sur les généraux dictateurs.
Si vis pacem, para bellum disait la sagesse politique des romains. Quant à nous, nous dirions volontiers : « si tu veux que la sage gouverne, apprends lui le maniement des armes. Il est plus facile de faire un général avec un sage que de faire un sage avec un général ».
Quoique… (2)
(1) A toutes fins utiles rappelons que le carreau d’arbalète parvenait à percer les cuirasses des chevaliers, ce que les flèches ne pouvaient faire - les rendant aussi vulnérables que la piétaille.
(2) Je veux dire : c’est peut-être aussi difficile (qu’alliez-vous imaginer ?)
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