Thursday, January 25, 2007

Citation du 26 janvier 2007

Définition - La Paresse : « La plus grande jouissance sensible, qui ne se mêle d'aucun dégoût, consiste, quand on est en pleine santé, à se reposer après le travail. Ce penchant à prendre du repos sans avoir travaillé, quand on est en bonne santé, s'appelle paresse. »

Emmanuel Kant

Et le 7ème jour, le Seigneur Dieu se reposa…En fait, Il ne s’arrêta pas qu’Il était fatigué (=blasphème), mais parce que Son œuvre était achevée (Genèse - 2, 1-2).

Il y a donc deux sorte de repos : le repos vertueux, qui est celui de l’homme fatigué qui a fini son travail ; et le repos vicieux de celui qui se repose sans avoir travaillé (et sans être fatigué du moins on le suppose puisqu’il est en bonne santé) ; il s’agit de la paresse.

La paresse est un penchant humain : elle serait source de la plus grande jouissance sensible, si elle n’était source de dégoût à l’égard de soi-même. Analysons.

Pourquoi être dégoûté de se reposer sans avoir travaillé ? S’agirait-il d’une simple contradiction ? Du genre :

  • Pour se reposer, il faut être fatigué.
  • On n’est fatigué que si on a travaillé.
  • Or, je n’ai pas travaillé.
  • Donc je ne dois pas me reposer.

Outre le fait que bien des peuples on valorisé l’oisiveté (voir citation du 31 janvier 2006), on renifle ici une odeur d’ordre moral bien fait pour justifier le labeur des classes laborieuses.

Ne s’agit-il pas en effet de condamner la paresse non pas parce qu’elle ne serait pas justifiée par la fatigue, mais parce qu’elle est la jouissance par excellence : comprenez qu’une simple sieste constitue la plus grande jouissance…(1) Une telle délectation est un péché !

Mais il y a plus : le travailleur qui vend sa force de travail, la vend en totalité - du moins sur la période d’une journée de travail - Celui qui s’arrête de travailler sans être épuisé vole son patron ; il ne donne pas cette totalité alors que c’est cela que son patron lui a acheté. Voyez Marx

La paresseux n’est pas seulement un vicieux. Il est aussi un escroc. (2)

(1) Dites donc, c’est quoi ce petit sourire en coin ? Seriez-vous entrain d’insinuer que Kant pratiquait la sieste crapuleuse ?

(2) Pour me faire pardonner ce scandaleux moralisme, voyez la citation du 21 avril consacrée au Droit à la paresse de Lafargue Et puis, tiens, voici même le lien qui vous permet de le lire en ligne.

1 comment:

Anonymous said...

Merci pour le lien.
On ne pourra pas dire que vous avez l'âme crapuleuse.
Cynique et sarcastique le lecteur contribuable...