Friday, January 05, 2007

Citation du 6 janvier 2007

Dieu serait injuste si nous n'étions pas coupables.

Baudelaire

Comment pourrait-on mieux évoquer l’origine de la croyance religieuse (notez que je n’ai pas dit « de la foi ») ?

Dieu est un même temps l’origine de nos malheurs et le recours contre eux. J’ai vu un tout petit enfant se réfugier en pleurant dans les jupes de sa mère qui venait de lui donner une tape sur les fesses. Voilà comment nous pouvons comprendre la phrase de Baudelaire. Mais surtout il y a cette idée : le mal n’est insupportable que quand il est injustifié : que Dieu nous inflige des tortures insoutenables, mais qu’il le fasse à bon escient. C’est Pascal écrivant sa prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies.

Seulement à ce compte, les pires tourments, les fléaux de l’humanité ont leur justification : il suffit d’admettre que Dieu a ses raisons, qu’elles nous sont inconnues (les voies de Dieu sont impénétrables), et voilà autant de malheurs qu’il nous faut endurer ; que dis-je ? Qu’il nous faut espérer parce qu’ils sont la condition de la rémission des péchés. On peut évoquer comme exemple la vaccine, consistant en l’inoculation d’une maladie voisine de la variole, mais bénigne, qui immunisait de cette terrible maladie (Jennings, au XVIIIème siècle). Le clergé a tonné contre cette pratique, parce que, disait-il, la variole est une maladie envoyée par Dieu pour châtier les hommes de leurs péchés.

Principe : si nous sommes coupables, alors Dieu a raison de nous faire subir les châtiments qui nous frappent.

1ère Conséquence : quiconque souffre est soupçonné d’être un pécheur. La souffrance est une grâce qui nous permet de faire notre paradis. Ne surtout pas empêcher de souffrir. Et voilà la condamnation de la péridurale pour éviter les douleurs de l’accouchement : « Tu enfanteras dans la douleur » dit le Genèse.

2ème conséquence : la science - et la technique - est nécessairement un blasphème contre Dieu.

Voir citation 14 janvier

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