Pardonnez tout, n'oubliez rien.
Victor Hugo - Océan
1 - Le pardon est dépassement de la faute mais il n’est pas l’oubli.
Il n’y a pas d’oubli, lorsque la faute à pardonner est irrémédiable et donc inoubliable. Par exemple : même si je vous pardonne, il sera inscrit que le 11 janvier de l'an 2007, vous m'avez humilié. Je ne peux pas faire marche arrière sur le temps, cette faute a sa place marquée dans le temps, c'est une marque indélébile dans l'histoire. De plus, oublier, ce serait renier la valeur qui a été bafouée.
2 - Dilemme : j’ai le devoir de pardonner à celui que j’aime, et pourtant il y a de l’impardonnable.
Pardonner, c’est accepter de vivre encore avec celui qui a commis la faute (cf. message du 23 février) ; c’est dire : ce qui nous relie est plus fort que ce qui nous sépare. Le pardon suppose donc le dépassement de la faute par l’amour.
Oui, mais pardonner peut être au-dessus des forces humaines : si la faute est inexpiable, le pardon suppose un amour infini, et seul Dieu est capable d’un tel amour.
Difficulté : se défausser sur Dieu de la responsabilité du pardon. Que Dieu vous pardonne ! C’est son job. Moi ça ne me concerne pas. Ou plutôt : c’est bien que le pardon soit accordé ; mais qu’on ne me demande pas de pardonner.
3 - Le pardon n’est possible qu’à celui qui demande pardon: rôle du repentir. Ou mieux : le pardon est possible parce que le coupable est capacité à dépasser sa faute.
Ça veut dire que l’homme est capable du bien, même quand il a fait le mal. Ou, si vous préférez, que le mal absolu n’existe pas.
4 - Conclusion : il y a devoir de pardonner à celui que j’aime et qui demande pardon.
Vous avez commis une faute à mon égard, vous demandez pardon, cela veut dire que vous avez une conscience, vous vous êtes rendu compte que c'est une faute que vous ne pouvez réparer. En me demandant pardon, cela signifie que vous me mettez dans le devoir : ou je vous pardonne, ou je vous condamne à vivre dans la culpabilité qui va empoisonner votre vie. Or, c'est cela l'amour que je dois témoigner à votre égard, il faut que je libère votre histoire en vous donnant le pardon,
Aimer, c’est pardonner.
2 comments:
J'aurais plutôt conclu par "Pardonner, c'est aimer".
Tout à fait d'accord.
Disons que dans cette fin voulue un peu abrupte, je propose que la preuve d'amour par excellence soit le pardon. Ce qui de façon perverse
suggère qu'il faudrait soumettre l'amour à l'épreuve de la trahison
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