La filiation, c'est une notion de sentiments plus que de gènes.
Jean Gastaldi - Le petit livre de maman
La filiation … sentiments … pas de gènes… Allez dire ça au ministre de l’Immigration ; vous allez voir ce que ça donne…
Qu’est-ce qui choque tant dans la décision de vérifier par des tests ADN la filiation des candidats au regroupement familial ?
Rassurez-vous, je ne vais pas rouvrir un débat pour le quel vous avez déjà sans doute beaucoup donné ; je serais intéressé plutôt par un débat sur le débat.
Je suis frappé par le fait que les arguments donnés contre cette décision sont extraordinairement variés ; comme si aucun ne pouvait résumer tous les autres, comme si la vérité ne se disait pas d’une seule voix.
Trop d’arguments tuent l’argument. Vous connaissez peut-être cette histoire racontée par Freud pour illustrer cette méfiance à avoir devant la pléthore des justifications : « Une femme reproche à sa voisine de lui avoir rendue percée la casserole qui était en bon état lorsqu’elle lui avait prêtée. Et la voisine de se justifier : - D’abord je n’ai jamais empruntée ta casserole, et ensuite quand je te l’ai rendue elle était en parfait état. D’ailleurs quand tu me l’as prêtée, elle était déjà percée.»
Freud pensait que trop d’arguments cachent l’argument véritable. D’où le retour de ma question : qu’est-ce qui nous choque vraiment dans ces tests ?
La filiation, c'est une notion de sentiments plus que de gènes, dit notre auteur : les gènes seraient contradictoires avec les sentiments ; ça serait quelques chose qui rabattrait les liens de la famille sur l’engendrement biologique, la procréation des enfants sur l’élevage des bestiaux. Mon fils, génétiquement attesté, ça ressemble à l’étiquette de mon beefsteak : race bovine, variété laitière, produite par l’exploitation XXX.
Bref, ce qui nous gène dans ces tests c’est qu’ils instituent la traçabilité humaine.
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2 comments:
J'ai toujours été étonné sur la place toujours aussi importante du biologique chez l'homme, et plus particulièrement de la filiation biologique. Par exemple, nombre d'orphelins ont envie un jour de connaître leur père ou mère biologique, et cela même s'ils ont été élevés dans une famille modèle, avec des parents qu'ils aiment réellement.
La psychologie évolutionniste l'explique en ces termes : nous n'avons qu'un but dans la vie = perpétuer nos gènes. D'où l'importance de savoir si mon fils est "génétiquement" mon fils, et vice-versa...
La LDH vient de publier cette analyse :
http://www.ldh-france.org/media/actualites/Filiation%20site%20ldh.pdf
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