Alors, que la moyenne des crânes parisiens masculins les range parmi les plus gros crânes connus, la moyenne des crânes parisiens féminins les range parmi les plus petits crânes observés, bien au-dessous du crâne des Chinoises et à peine au-dessus du crâne des femmes de la Nouvelle-Calédonie.
Docteur Lebon - L'homme et les sociétés, II, 154.- Cité par Emile Durkheim in De la division du travail social (1893) livre I, p. 59
- Parigot, tête de veau !... Parigotte, tête de linotte !
- Arrêtez, c’est pas drôle. Lisez sérieusement ce texte s’il vous plaît.
Constat du bon docteur : l’évolution de la civilisation, en prétendant égaliser les conditions féminines et masculines, n’empêche pas - voire même provoque - la régression des femmes et la progression des hommes. Ainsi, si les femmes prétendent oeuvrer aux mêmes tâches que les hommes, non seulement elles dénaturent ces tâches, mais encore elles se dénaturent elles-mêmes. Etrange usage de la science : on lui demande - que dis-je ? on trouve - en elle de quoi fonder une théorie de la répartition sociale des tâches entre les sexes. Et dire que Freud tressait des couronnes au docteur Lebon, auteur de la Psychologie des foules…(1)
Que dire qui n'ait été mille fois répété sur ce sujet ? Que dire qui ne soit tellement consensuel, que ce n’est même pas la peine de le dire ?
Hé bien, malgré tout ce qu’on peut croire, la thèse applaudie par Durkheim, selon la quelle le comportement des individus, leurs tendances et leurs capacité se traduirait en termes de physiologie n’est pas morte. Bien au contraire. Et on peut même dire qu’elle fleurit aujourd'hui ailleurs que chez des racistes patentés.
Lorsqu’on dit que les obsessions sexuelles - pédophilie en particulier (2) - résulteraient de dispositions psychiques innées - voire même héréditaires, puisqu’on observe que les enfants de parents violenteurs le deviennent à leur tour. Lorsqu’on s’indigne que des tests ADN soient pratiqués parce que, dit-on, ils doivent servir à dénicher les marqueurs de la race du porteur (3), qu’est-ce qu’on fait ? On adapte à la science moderne ces vieux accoutrements du scientisme du XIXème.
Alors, disons-le : la thèse de l’infériorité génétique des femmes n’est plus de mise dans notre civilisation (mais dans d’autres si, bien sûr). Mais c’est plutôt l’idée que nos dispositions soient programmées génétiquement, et donc irréversiblement qui coince.
(1) Il est vrai que certains voient dans Mein Kampf une exploitation des thèses de cet ouvrage de Lebon.
(2) Voir Post du 30 septembre 2007
(3) Bien entendu ce n’est là qu’une grossière erreur, commise par des gens mal intentionnés ; bien entendu il y a d’autres raisons de vouloir rejeter ces tests, mais beaucoup entendent ces arguments sans y voir malice.
3 comments:
Freud ne tresse pas véritablement des couronnes à Le Bon. Tout en reconnaissant la valeur de la réflexion de ce dernier, il adopte une attitude assez critique à l'égard de nombre d'idées défendues par Le Bon (cf. Psychologie des foules et analyse du Moi)
Sans doute. Je relèverai donc juste que c'est grâce à Freud qu'on lit encore aujourd'hui Lebon.
Je ne sais pas si c'est vraiment à Freud que l'on doit la pérennité de la Psychologie des foules. Je n'ai pas lu le livre de Le Bon, mais les longs extraits qu'en cite Freud sont souvent très intéressants, et d'ailleurs c'est devenu un classique de la sociologie (réédité en PUF en 2003).
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