La langue demande asile / A la bouche qui est belle.
Charles de Leusse –
Au Sommet (2004)
Les baisers de
St-Valentin
La langue demande
asile… Voyez ce petit bout de langue qui demande asile à une bouche
bienveillante…
Quoi de plus réconfortant pour cette Saint-Valentin que
de vous imaginer en donneur d’asile ? Qui plus est s’il s’agit de donner
asile à la langue de Valentine!
Mais de qui ou de quoi cette langue est-elle
menacée ? Car enfin pour demander asile il faut chercher refuge – et pour cela,
il faut aussi être persécuté.
Mais rien de tout ça ne peut nous éclairer. Ce qu’il faut
comprendre, c’est qu’une langue amoureuse souffre de la solitude, et que dans
sa bouche originelle elle ne trouve aucune compagne, aucun compagnon avec qui
se nouer.
Oui, seule une autre bouche peut lui apporter les
papilles sœurs qui vont se frotter amoureusement contre elle, et lui permettre
de gouter le sucre et le sel en même temps.
Mes baisers, tu les auras salés comme tes
larmes
Sucrés comme tes lèvres
Doux comme ta peau
Passionnés comme notre amour
Volés comme je vole ton cœur
Tendre comme ton âme...
Mais, en réalité, une langue n’a pas besoin de baiser salés, de baisers sucrés, de
baisers volés etc…pour être heureuse. Elle est exactement comme nous :
elle n’a besoin que d’un semblable à enlacer.
Allez, Bisous les Valentines …
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