Pour aimer il faut un cœur, pour consoler il faut une âme et un cœur.
Anne Barratin –
Chemin faisant - 1894.
Ceux qui me connaissent savent que je suis capable d’avoir sélectionné
cette citation uniquement pour le nom de son auteur : une certaine
Anne-Marie Louise Godillon, devenue
par son mariage Anne-Marie Louise Barratin – Ça ne s’invente pas !
Mais en même temps, on nous parle ici de la consolation, ce qui mérite
un peu d’attention… et de sérieux.
Après notre incursion dans le domaine de l’âme-sœur,
voici l’âme et le cœur.
1 – De quoi parle-t-on ?
- Commençons par le cœur :
c’est le siège de l’affectivité, ou de la personnalité, ou du courage (Cœur de
Lion). Pour aimer il faut un cœur ; celui qui n’aime jamais a un « cœur
de pierre » ; quand on inflige un chagrin d’amour, on « fend le
cœur » etc…
- Qu’est-ce donc que l’âme ? Notons que les philosophes ont depuis longtemps abandonné
ce concept, qui leur imposait la soumission à la Théologie : l’âme par
définition est immortelle (1) et elle suppose donc qu’on se soumette à une
métaphysique spiritualiste.
L’âme en général est définie par défaut : si elle
est esprit, c’est avant tout parce qu’elle n’est ni mortelle, ni affectée par des
instincts ou des sentiments, ni soumise aux soubresauts du corps.
- Pour consoler :
il faut donc du sentiment, donc : un cœur ; mais il faut aussi une
âme.
2 – Comment ça marche ?
Plusieurs hypothèses : on peut considérer que l’âme
est ce par quoi je vais pouvoir fusionner au plus haut degré avec l’âme
éplorée.
Mais aussi l’âme étant ce qui pour nous comporte
l’expérience de l’immortalité, la consolation qu’elle apporte est l’espérance
en une vie supérieure, une vie sans fin, une vie où l’on peut retrouver les
êtres chers qui nous attendent là-bas, dans le vert jardin du Paradis.
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(1) Je laisse de côté le matérialisme de l’Antiquité selon
qui l’âme est de la matière ténue pour laquelle l’immortalité n’a pas de sens.
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