La politesse est comme le zéro, qui, sans avoir de valeurs en soi, en ajoute à toutes choses.
Anonyme – Revue
québécoise
Un grand bravo à la Revue
québécoise ! Arriver à philosopher sur le zéro est une des choses les
plus difficiles, et à partir de là, donner en plus une définition claire et
profonde à la fois de la politesse : c’est fort. On retrouve un peu les
paradoxes du « rien » que nous avions pointés il y a quelque temps.
(1)
La politesse n’est donc en soi rien du tout – entendez
qu’elle n’énonce aucune vérité propre : mais elle est beaucoup dans la
mesure où elle ajoute à toutes choses – quoi donc ? Du lubrifiant social par exemple.
L’idée n’est à vrai dire pas très originale : dans
les rapports sociaux, l’authenticité des propos est parfois secondaire par
rapport aux attitudes qui favorisent la paix – ou la guerre, car il y a pour
nous, un peu comme chez nos cousins les singes, des mimiques qui signifient :
Ecarte-toi (2)
Le minimum qu’on puisse attendre des formules de
politesses c’est qu’elles donnent envie à notre vis-à-vis de continuer à nous
parler… et à nous prodiguer à son tour des formules polies.
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(1) Il s’agissait du sketch « Parler pour ne rien
dire » de Raymond Devos – ici
(2) Du temps de notre
regretté Ex-Président on disait : « Casse-toi pauv’con ! ».
La politesse à part, ça voulait dire la même chose.
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