Thursday, February 06, 2014

Citation du 7 février 2014


La politesse est comme le zéro, qui, sans avoir de valeurs en soi, en ajoute à toutes choses.
Anonyme – Revue québécoise
Un grand bravo à la Revue québécoise ! Arriver à philosopher sur le zéro est une des choses les plus difficiles, et à partir de là, donner en plus une définition claire et profonde à la fois de la politesse : c’est fort. On retrouve un peu les paradoxes du « rien » que nous avions pointés il y a quelque temps. (1)
La politesse n’est donc en soi rien du tout – entendez qu’elle n’énonce aucune vérité propre : mais elle est beaucoup dans la mesure où elle ajoute à toutes choses – quoi donc ? Du lubrifiant social par exemple.
L’idée n’est à vrai dire pas très originale : dans les rapports sociaux, l’authenticité des propos est parfois secondaire par rapport aux attitudes qui favorisent la paix – ou la guerre, car il y a pour nous, un peu comme chez nos cousins les singes, des mimiques qui signifient : Ecarte-toi (2)


Autrement dit, qu’une formule débitée à longueur de journée, telle Bonjour ! ou bien Comment allez-vous ? etc, ne comporte pas le sens littéral qu’on pourrait lui donner – voire même qu’on se contre fiche de souhaiter quoique ce soit au type qui est devant nous et que son état de santé soit le cadet de nos soucis : voilà qui n’est pas grave, à condition que ce soit un moyen d’entrer en relation avec lui.
Le minimum qu’on puisse attendre des formules de politesses c’est qu’elles donnent envie à notre vis-à-vis de continuer à nous parler… et à nous prodiguer à son tour des formules polies.
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(1) Il s’agissait du sketch « Parler pour ne rien dire » de Raymond Devos – ici
(2) Du temps de notre regretté Ex-Président on disait : « Casse-toi pauv’con ! ». La politesse à part, ça voulait dire la même chose.

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