En politique, la vérité doit attendre un
moment où quelqu'un aura besoin d'elle.
Björnstjerne
Björnson (1832-1910)
On crie très fort contre les mensonges des
hommes politiques, qui, par ambition et par cynisme, nous trompent tant qu’ils
peuvent pour être élus. Au point que la question ne serait pas :
« Mentent-ils ou pas ? » ; mais plutôt :
« Expliquons pourquoi nous croyons à leurs mensonges ».
Notre auteur du jour (1) nous dit une chose
de plus : c’est que la vérité n’est considérée que comme un moyen, jamais
comme une fin en soi – sans quoi on la désirerait sans en avoir besoin pour
autre chose.
Moyen ? Moyen pour quoi faire ?
Car, n’est-ce pas, on a sans doute tous planché sur ce sujet de dissert :
« Que pensez-vous de cette formule d’Auguste Comte : Savoir pour prévoir, afin de pouvoir. »
La formule de Comte s’applique aussi en
politique : la vérité est un instrument – mais seulement là où la
connaissance du réel est nécessaire pour agir.
Simplement, le fait de divulguer cette
connaissance n’est qu’un moyen d’action, en
compétition avec d’autres pour réaliser ce qu’on désire.
--> C’est qu’on croirait facilement
qu’il faut toujours connaitre pour agir. Et bien sûr, c’est vrai. L’homme
politique a toujours besoin de connaitre
la vérité ; mais non pas pour la dire.
Il en a besoin pour disposer des armes qui lui permettront d’agir pour obtenir
ce qu’il veut – c’est à dire sa
réélection ; ce qui suppose une manipulation de l’opinion publique.
Réécrivons donc notre Citation-du-Jour :
En
politique, la vérité, [pour être divulguée], doit
attendre un moment où quelqu'un [trouvera avantageux qu’on la connaisse].
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(1) Il est à retrouver ici – Très connu dans son pays, il est un compatriote d’Eva Joly.
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