Wednesday, February 05, 2014

Citation du 6 février 2014


C’est le propre des barbares de repousser les étrangers
Grotius – Droit de la guerre et de la Paix. 1625
Il y a deux sortes d’asiles : celui dont on cherche à s’évader comme l’asile d’aliéné ; celui qui sert de refuge où on cherche à pénétrer, et c’est celui dont on parlera aujourd’hui.
Oui, seul le barbare refuse les étrangers, - sauf que nous, les civilisés, ce sont eux que nous qualifions de barbares…
On connait la réplique sans appel de Lévi-Strauss : Le barbare, c’est d’abord celui qui croit à la barbarie. (C’est dans Race et histoire. Je vous laisse découvrir ce beau texte ici).
Donc, accueillons celui qui nous vient des pays lointains, persécuté par un pouvoir politique inique, par une Mafia accoquinée à la police, ou simplement par sa communauté religieuse – à moins qu’il ne souffre d’une maladie que nous pouvons soigner alors qu’elle est incurable dans son pays.
Sauf que… Depuis les années 70 où l’on accueillait à bras ouverts ces demandeurs d’asile qui étaient des intellectuels chiliens ou argentins, voici que les cargaisons déversées à présent par les passeurs sont des malheureux venus d’Afrique, d’Asie, ou encore des Balkans. Pauvres gens qui nous racontent tous la même histoire, à qui nous donnerons un toit le temps de leur envoyer la police pour les mettre dans l’avion.
La France ne peut accueillir toute la misère du monde, disait Michel Rocard ; mais elle doit le donner à croire. Ce faisant elle ne fait que commettre un péché de plus, qui est de cultiver un espoir illusoire.


Dessin de Plantu
Plantu tape fort : on est glacé d’effroi devant la situation de ce pauvre migrant qui trouve derrière la porte de ce qu’il croyait être le paradis des Droits de l’Homme un mur infranchissable. Comment cela marche-t-il ?
- D’un point de vue technique, c’est sans problème : on sait faire. Le plus simple est de confronter ces étrangers, qui parfois parlent à peine notre langue, au maquis de l’Administration et des cours de justice. Oui, ce que nous, citoyens français, nous avons de la peine à franchir, je veux dire le dédale des bureaux et de l’administration (qu’on pense aux services fiscaux par exemple), on le leur oppose démultiplié par le pouvoir arbitraire laissé aux Préfectures.
Si Kafka revenait… il se reconnaitrait dans le personnage de Mohamed ou de Gulig.

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