C’est le propre des barbares de repousser les étrangers
Grotius – Droit de
la guerre et de la Paix. 1625
Il y a deux sortes d’asiles : celui dont on cherche
à s’évader comme l’asile d’aliéné ; celui qui sert de refuge où on cherche
à pénétrer, et c’est celui dont on parlera aujourd’hui.
Oui, seul le barbare refuse les étrangers, - sauf que
nous, les civilisés, ce sont eux que nous qualifions de barbares…
On connait la réplique sans appel de Lévi-Strauss : Le barbare, c’est d’abord celui qui croit à
la barbarie. (C’est dans Race et
histoire. Je vous laisse découvrir ce beau texte ici).
Donc, accueillons celui qui nous vient des pays
lointains, persécuté par un pouvoir politique inique, par une Mafia accoquinée
à la police, ou simplement par sa communauté religieuse – à moins qu’il ne
souffre d’une maladie que nous pouvons soigner alors qu’elle est incurable dans
son pays.
Sauf que… Depuis les années 70 où l’on accueillait à bras
ouverts ces demandeurs d’asile qui étaient des intellectuels chiliens ou
argentins, voici que les cargaisons déversées à présent par les passeurs sont
des malheureux venus d’Afrique, d’Asie, ou encore des Balkans. Pauvres gens qui
nous racontent tous la même histoire, à qui nous donnerons un toit le temps de leur
envoyer la police pour les mettre dans l’avion.
La France ne peut
accueillir toute la misère du monde, disait Michel Rocard ; mais elle
doit le donner à croire. Ce faisant elle ne fait que commettre un péché de
plus, qui est de cultiver un espoir illusoire.
Dessin de Plantu
Plantu tape fort : on est glacé d’effroi devant la
situation de ce pauvre migrant qui trouve derrière la porte de ce qu’il croyait
être le paradis des Droits de l’Homme un mur infranchissable. Comment cela marche-t-il ?
- D’un point de vue technique, c’est sans problème :
on sait faire. Le plus simple est de confronter ces étrangers, qui parfois
parlent à peine notre langue, au maquis de l’Administration et des cours de
justice. Oui, ce que nous, citoyens français, nous avons de la peine à
franchir, je veux dire le dédale des bureaux et de l’administration (qu’on
pense aux services fiscaux par exemple), on le leur oppose démultiplié par le
pouvoir arbitraire laissé aux Préfectures.
Si Kafka revenait… il se reconnaitrait dans le personnage
de Mohamed ou de Gulig.
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