(Si) un bâton paraît rompu dans l'eau, à cause de la
réfraction … je ne puis demeurer d'accord de ce que l'on ajoute
que cette erreur n'est point corrigée par l'entendement, mais par le sens
de l'attouchement.
Descartes
– Sixièmes Réponses aux Objections
adressées
aux Méditations métaphysiques
Voici un avertissement de Descartes dont nous devrions tenir
compte : quand nos yeux nous trompent, ne cherchons pas à toucher pour
vérifier, parce que ça risque de ne pas suffire, mais faisons-le plutôt avec ce
que notre entendement nous donne à comprendre.
Descartes pensait ici à l’expérience dite « du bâton
brisé », et aux lois de la réfraction qui nous permettent de comprendre ce
qui se passe :
Pour
l’explication, voir ici
Conclusion : Le toucher ne permet pas de corriger les
erreurs des yeux, il faut en plus ajouter les lois de la physique, comme celles de
l’optique qui, par leur rigueur géométrique permettent d’accéder à une
certitude que l’expérience sensible ne donne pas.
– Seulement voilà : des illusions d’optique, il y en a des
quantités, et parfois nous sommes comme l’homme ordinaire que Descartes
cherchait à corriger : nous aimerions toucher pour être sûr. Comme
ici :
Body-painting
– Voir par exemple ici
Ah ! … Que cette image est trompeuse ! Car il se pourrait qu'ayant vu cette belle dame, un doute nous assaillirait :
« Est-il sûr que ce vêtement existe ? N’est-il pas une simple couche
de peinture étendue sur la peau ? Et alors ces seins sont-ils bien
charnels ? Qu’est-ce qui me prouve qu’ils existent ? Peut-être ne
sont-ils eux aussi qu’une apparence machinée pour me tromper ? Pour
vérifier, rien n’est plus simple : il suffit d’y tâter. »
Là dessus Descartes interviendrait : « Bas les
pattes ! Cette erreur n’est point corrigée par l’attouchement mais par le
jugement. Dans cet exemple même, c'est
l'entendement seul qui corrige l'erreur du sens » Seulement, la
géométrie ne nous est ici d’aucun secours : qu’un théorème prouve que le bâton qui paraît rompu soit
resté droit, d’accord ; mais qu’un nichon bien pulpeux soit réel, aucun
mathématicien n’a jamais su le prouver.
Alors, René, tu restes sans voix, hein ?
- Que nenni : Descartes a plus d’un tour dans sa besace
de philosophe : voilà qu’il nous sort la bonté divine de Dieu et sa
nécessaire véracité.
« Dieu ne peut dans sa bonté vouloir que nos sens nous
trompent en permanence. Si nous voyons des beaux seins, c’est parce qu’ils
existent vraiment, sans quoi Dieu ne permettrait pas que nous les vissions. De ce que Dieu n'est pas trompeur, il résulte
en effet sans aucune réserve qu'en cela (= perception sensorielle) je ne suis
pas trompé. »
Si donc vous croyez en Dieu, vous devez également croire que
cette belle poitrine existe.
C.Q.F.D.
1 comment:
oui je vous comprends que nous aimerions touché..
belle demonstration. je vous embrasse
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